Lors des fouilles de la villa gallo-romaine de Gilly-sur-Isère (commune limitrophe d'Albertville), la découverte d'une balance romaine (statera) d'une longueur exceptionnelle de 153 centimètres, ravive les débats entre spécialistes quant à l'emplacement, il y a treize siècles, de la station de péage Ad publicanos…

Carrefour = passage = péage ?Une des plus importantes voies transalpines à l'époque gallo-romaine est la voie Milan-Vienne qui passe par le col du Petit-Saint-Bernard pour descendre la Tarentaise et aller vers Chambéry puis Aoste en Isère. De cette route partent des axes secondaires, comme celui en région albertvilloise, reliant les agglomérations d'Annecy et de Genève.Les découvertes archéologiques depuis les années 1970 à Gilly-sur-Isère situent à cet emplacement une agglomération importante. Elle rassemble des activités commerciales et artisanales liées à la route et sans doute à la batellerie (activité sur l'Isère). Mais on trouve également des habitations et notamment une belle villa de notable. Sans permettre de situer à cet endroit précis la station d'Ad Publicanos, l'ensemble de ces découvertes laisse supposer l'existence d'une agglomération avec un rôle économique voire politique d'importance à Gilly à l'époque gallo-romaine.

Un objet exceptionnelPar sa forme et son mode de fonctionnement, la balance retrouvée dans une villa à Gilly-sur-Isère est très classique. Mais sa longueur en fait un objet unique en Gaule, lié à une activité commerciale et agricole importante. Le soin apporté à son exécution laisse supposer qu'au-delà de son rôle purement fonctionnel de contrôle de masses, la balance a aussi un rôle social et politique pour son propriétaire. Ce dernier, s'il n’est pas le publicain, est probablement un administrateur d'une certaine dimension. 

Une histoire à découvrirLa pression immobilière exercée sur le territoire de Gilly-sur-Isère entrainera sans doute de nouvelles fouilles archéologiques. Celles-ci permettraient de préciser le rôle de chaque site et de ses occupants et peut-être de découvrir le nom du propriétaire de la balance, aujourd’hui exposée au Musée d'art et d’histoire d'Albertville.

Du pont des Adoubes à l’église Saint-Jean-Baptiste, la rue Gambetta (rue Neuve initialement) est la limite sud de la ville d'Albertville dans les années 1820. Quelques décennies plus tard, elle devient un lieu emblématique de loisirs avec l’installation d'un théâtre.

Une rue neuveL'Hôpital-sous-Conflans (Albertville aujourd’hui) connaît une croissance importante entre 1815 et 1835, passant de 704 à 1725 habitants. La rue Neuve est construite en 1822 pour faire le lien avec le nouvel emplacement de l'unique pont de la ville : le pont des Adoubes. En 1835, la rue Neuve accueille déjà 203 habitants. Ce nouvel axe de circulation permet de proposer aux voyageurs venant de Tarentaise un accès direct au centre ville et à ses hôtels. En 1873, la rue offre une perspective sur le dernier bâtiment construit à Albertville : l'église Saint-Jean-Baptiste.En 1885, la rue Neuve est rebaptisée rue Gambetta, du nom de l'homme politique français venu à Albertville en 1872.

Un bâtiment emblématiqueA la fin des années 1880, la loge maçonnique d'Albertville décide l'achat d'une parcelle rue Gambetta. Elle construit un nouvel immeuble qui accueille, au rez-de-chaussée, une salle de théâtre pouvant recevoir 500 spectateurs. À l'étage, les francs-maçons installent une vaste salle de réunion.La façade du bâtiment est richement ornée de symboles maçonniques (pélican, grenade, ruche, etc.).Si la salle de réunion conserve aujourd’hui encore sa fonction pour la loge, le rez-de-chaussée change d'usage au fil du 20e siècle. En 1909, dans la salle de théâtre, ont lieu les premières représentations cinématographiques. Aujourd'hui, le lieu est devenu un cinéma à part entière et est loué par l'association « Les Amis du Cinéma » depuis octobre 2012. Le projet d'un complexe cinématographique au nord de la ville va probablement apporter un nouveau changement pour ce lieu. 

En accueillant les 16e Jeux olympiques d'hiver, Albertville se voit métamorphosée et propulsée sous le feu des projecteurs du monde entier. Aujourd'hui encore, les équipements mis en place pour 1992 sont essentiels au quotidien des habitants et des touristes.

Des équipements pour les jeux13 sites accueillent les Jeux olympiques d'hiver de 1992 en Savoie. A Albertville se tiennent les cérémonies d'ouverture et de clôture, les épreuves de patinage artistique et de vitesse... Pour cela, on aménage le Parc Olympique, à l’extrémité sud de la ville, autour de la célèbre vasque olympique.Les équipements sportifs sont pensés dès leur construction pour une réutilisation. L'anneau de vitesse devient un stade, la Halle olympique est aménagée pour rester un pôle sportif mais être aussi un pôle économique et culturel.A proximité du Parc olympique, Jean-Louis Chanéac conçoit un bâtiment, extension du Lycée du Grand Arc, qui de 1989 à 1992 accueille le COJO (Comité d'Organisation des Jeux olympiques). Le bâtiment est le témoin d'une réflexion qui permet à Albertville de répondre à des besoins préexistants aux Jeux en même temps qu’aux besoins des J.O.

Des équipements grâce aux jeuxLa ville, grâce aux Jeux, s'équipe de structures culturelles. Tout un quartier du centre-ville est repensé par l'atelier de l'architecte Jean-Jacques Morisseau. Autour d'une place dénommée Place de l'Europe, deux allées d'immeubles de style classique se rejoignent grâce à une aile à laquelle est rattachée une structure circulaire surmontée d'un dôme. Cet élément donne son nom aux équipements prenant place sous sa couverture et à proximité directe : Dôme théâtre, Dôme cinéma, Dôme médiathèque.Deux œuvres d’art sont installées en lien avec les Jeux : la statue Europe de Pierre Margara, place de l'Europe, et la stèle d'Ulrich Ruckriem, place de la Liberté. À cela s'ajoutent des peintures murales extérieures, réalisées par des Albertvillois, comme la peinture représentant les patineurs Paul et Isabelle Duchesnay, rue Bugeaud.De plus, l'organisation des Jeux permet l'aménagement d'un nouvel hôpital, de la gare ferroviaire et routière et de nouvelles infrastructures routières. En 1992, les Jeux olympiques font gagner à la ville une trentaine d’années en terme d'équipements.

Des équipements en devenirLa ville d'Albertville a engagé une réflexion sur l'aménagement d'un campus olympique dont la rénovation de la Halle est le premier chapitre. Cet aménagement se veut un moteur économique pour le bassin définitivement tourné vers la montagne et les sports d'hiver, conjugué au futur et non pas au passé dans la nostalgie de 1992.

L'Arly, rivière qui traverse Albertville, était un cours d'eau dangereux : capricieux, il débordait bien souvent de son lit qui changeait au gré des crues. Il en était de même pour l'Isère, dans laquelle se jette l'Arly. Il était donc presque impossible pour une ville de s'implanter dans ses abords. L'endiguement, opération permettant de contrôler le cours d'eau avec des digues, est envisagé dès le 18e siècle mais il n'est véritablement commencé qu'au début du 19e siècle.

Un roi à AlbertvilleEn 1824, le roi de Piémont-Sardaigne, Charles-Félix, vient à Albertville à l'occasion d'une cérémonie organisée pour célébrer le début des travaux d'endiguement de l'Isère et de l'Arly. Le roi pose symboliquement la première pierre le 17 août 1824, à la confluence des deux rivières, sous la cité de Conflans. Les travaux d'endiguement commencent peu après, en 1829. Grâce à cela, les terres ont pu être employées pour l'agriculture, la circulation, l'habitation.Les festivités liées à la visite royale de 1824 sont fastueuses : un arc de triomphe éphémère est construit, les principaux bâtiments de la ville sont embellis, un bal champêtre est organisé, et enfin une chanson populaire est écrite spécialement puis largement distribuée.Des plaquettes commémoratives, en peinture sur porcelaine, sont réalisées à l'issue de cette visite, et se trouvent toujours au Musée d'art et d'histoire d'Albertville.

Les nombreuses commémorations de la fête de la pierre du Roy Une visite royale est un événement important, et le début de l'endiguement l'est aussi. Ce sont certainement ces deux raisons qui ont poussé les habitants à commémorer cette journée chaque année entre 1825 et 1829. En 1926, on décide de célébrer le centenaire de la fête de la pierre du Roy à Albertville. Là encore, la ville est parée de ses plus beaux atours : guirlandes de fleurs, drapeaux, bouquets envahissent les rues. Pour rappeler la venue du roi Charles-Félix, une reconstitution historique du cortège royal est organisée : des Albertvillois ont incarné le roi et la reine Marie-Christine, et ont défilé dans les rues de la ville jusqu'à un arc de triomphe élevé pour l'occasion.

Jusqu’au 20e siècle, le pont des Adoubes (tanneries) est l’unique moyen de franchir l'Arly et de relier la Tarentaise à la Combe de Savoie. Il constitue un élément de passage essentiel pour le transport des hommes et des marchandises.

Le pont de bois de l’Hôpital-sous-Conflans Avant la création de la ville d’Albertville en 1836, il existe deux bourgs distincts : Conflans et L’Hôpital-sous-Conflans.Ces deux bourgs sont reliés par un pont en bois dit « pont de l’Hôpital ». Le pont est alors situé 200 mètres plus au nord par rapport à sa position actuelle. Il fait le lien entre les rues appelées « Bugeaud » et « du Vieux Pont ».Ce pont en bois n’est qu’une passerelle sur pilotis. Son matériau de construction le rend fragile face aux crues de l’Arly. Il est détruit plusieurs fois, en partie ou totalement, par exemple en 1778 et 1813.

Déplacement du pontLors de la bataille du 28 juin 1815, le pont subit d’importants dégâts. À la même période, la ville s'agrandit en direction du sud ; les autorités souhaitent que les voyageurs venant de Tarentaise passent par son centre. Il est alors décidé de reconstruire le pont face à la future « rue neuve » (rue Gambetta aujourd'hui).Mais le pont d’une longueur de 114 mètres, plus solide, en charpente de bois, subit toujours les crues de l’Arly.  Il est donc reconstruit en pierre entre 1861 et 1863.

L'ouvrage aujourd’huiAgrandi et aménagé pour la circulation des automobiles et des piétons, le pont des Adoubes reste essentiel pour accéder au centre-ville d’Albertville. La création d'une voie sur berge au début des années 2000 ne lui a pas enlevé son rôle d’axe majeur, notamment pour relier le Beaufortain et la cité médiévale de Conflans. Enfin, le pont des Adoubes garde un impact visuel fort dans le paysage albertvillois, renforcé par les travaux de démolition aux 5 - 7 et 9 cours de l'Hôtel de Ville qui ouvre la perspective sur ses arches.

Depuis la seconde moitié du 20e siècle, une partie du territoire alors essentiellement agricole, s’est restructurée autour des pistes de ski et des remontées mécaniques qui maillent désormais les versants des montagnes.

Usages et développement des remontées mécaniques

Les remontées mécaniques sont un moyen de transport qui permet de s’affranchir de la déclivité du terrain et de gagner les sommets sans effort mais aussi de transporter du matériel et des vivres. . En été, elles permettent aussi de transporter vététistes ou randonneurs aux sommets.

Les premières remontées mécaniques de la vallée d’Abondance entrent en service en 1947 à Châtel à Vonnes, puis aux Candres.  À partir de cette période, de nombreux téléskis, télésièges et télécabines vont être installés dans les trois villages de la haute vallée : Châtel, La Chapelle d’Abondance et Abondance. Le télé-lait à La Chapelle d’Abondance,  et le télétraineau à Abondance, sont les précurseurs des remontées mécaniques actuelles.

Impact paysager et environnemental

La France compte 3700 remontées mécaniques, dont 101 sur le territoire pays d'Evian - vallée d'Abondance. Leur impact visuel est fort (densification, présence de remontées désaffectées, déboisement…). La construction de remontées mécaniques menace les écosystèmes montagnards. Ces équipements modifient le paysage et peuvent détruire les habitats d’espèces animales, comme le Tétras-Lyre. 

Aujourd’hui, les implantations de remontées mécaniques sont soumisent à autorisation à la suite d’études d’impact paysager et environnemental qui permettent de porter une attention particulière sur ces points. Par ailleurs, un  réel effort est porté à l’intégration des bâtiments des remontées mécaniques (gares et constructions) dans le paysage par une architecture adaptée et un soin dans le choix des matériaux.

En vallée d’Abondance, l’habitat est principalement semi-dispersé. Les villages sont divisés en plusieurs petits groupements de maisons appelés hameaux autour desquels se trouvent les champs de culture.

Organisation et construction

Ces hameaux s’organisent autour d’un point d’eau, d’une chapelle, d’une école… et se composent de maisons traditionnelles abritant les hommes, les bêtes et leur nourriture. Ces maisons, n’étaient occupées qu’en hiver. En été, on gagnait les chalets d’alpage avec les troupeaux.Ces vastes fermes ont été bâties à partir de matériaux locaux : pierres calcaires pour le soubassement et bois d’épicéa pour les parties supérieures et la toiture couverte de tavaillons. 

Un aménagement savamment pensé

Les maisons tradionnelles sont un bel exemple de l’adaptation de l’Homme à son environnement puisque leur construction dans la pente permet un accès à chacun des étages de plain-pied. Les habitants de la vallée ont aussi adapté l’habitat à leur activité agricole : en témoignent la présence d’écuries, d’une grange et d’une galerie de séchage appelée soleret dans la maison principale, et d’habitats temporaires en altitude.Les façades principales des maisons sont généralement exposées au sud pour éclairer l’habitation des hommes, tandis qu’à l’arrière, logeaient les bêtes. Au niveau inférieur, la nourriture de la famille était stockée dans les caves, alors qu’à l’étage supérieur, la grange abritait le foin. Au niveau médian, la partie habitation se compose d’une série de pièces autour de la cuisine (outô) et de son imposante cheminée (bourne) : petites chambres (chambrons) ou plus grandes comme le pèle, seule pièce chauffée par un fourneau à pierre ollaire, dans laquelle se trouve la chaudanne, placard chauffé par l’âtre de la cuisine.Certaines fermes dites doubles abritaient deux corps d’habitation mitoyens hébergeant deux familles généralement apparentées.En façade, les balcons ouvragés, appelés galeries, avec leurs palines peintes représentant des formes géométriques ou des végétaux sont une caractéristique locale. À proximité de la maison, un petit édifice, le grenier, abritait les biens précieux à protéger en cas d’incendie dans la ferme.

Le hameau du Mont

Au-dessus du village d’Abondance, les habitants du hameau du Mont ont particulièrement bien préservé cet habitat traditionnel qui fait le charme de la vallée. Autour de la chapelle Saint-Didier se regroupent quelques-unes des 244 maisons traditionnelles dignes d’intérêt de la vallée d’Abondance.

Ce village d'altitude, constitué de 17 hameaux, est une station touristique de sports d'hiver et d’été, qui a gardé son caractère familial.

Valloire est la commune la plus méridionale de Savoie, à 1405 m d’altitude, dans la vallée de la Valloirette. Cette vallée permet par le col du Galibier, d’atteindre le Briançonnais, et donc, jusqu’en 1860, la France (jusqu’à cette date, la Savoie est un Etat indépendant de la France : comté puis duché de Savoie au Moyen Age, puis royaume de Piémont-Sardaigne à partir du 18e siècle).

Une village traditionnelL’église dédiée à Notre Dame de l’Assomption, consacrée en 1682, est un des joyaux de l’art baroque en Savoie, avec ses gypseries et son retable doré à la feuille d’or.Plusieurs cadrans solaires sont visibles sur des maisons : deux sont attribués au grand cadranier piémontais Giovanni-Francesco Zarbula (il exécute entre 1833 et 1881 une centaine de cadrans solaires dans les Alpes françaises et italiennes). D’autres, plus modestes, sont éparpillés dans les hameaux de Poingt-Ravier et du Serroz.

L’orientation vers le tourismeLes vastes programmes immobiliers réalisés dans les années 2000, portant la capacité de la station à 17 000 lits (pour 1193 habitants), contribuent à une nouvelle transformation de la station, à laquelle il faut ajouter l’importante extension du domaine skiable par la liaison (fin 1970) avec la station voisine de Valmeinier, formant le domaine skiable Galibier-Thabor.Elle se fait d’abord lentement, et indirectement, sous l’impulsion des militaires : route de Galibier (1892), naissance d’un ski-club (1905). La transformation du village par le tourisme se produit principalement après 1945. L’ouverture de la large Avenue de la Vallée d’Or permet l’urbanisation d’une vaste zone. Valloire est classée station de tourisme en 1957.

Quelques constructions sont signées par des architectes : Laurent Chappis construit l’immeuble « le Galibier » en 1959, l’Atelier d’Architecture en Montagne réalise l’hôtel de la Gétaz (1959), le centre culturel (1962) et le collège des Dominicaines (1963). Dans les mêmes années 1960, on voit apparaître des chalets individuels, inspirés de « l’école de Courchevel » qu’on retrouve souvent dans les Alpes : ces nouvelles constructions se remarquent par leur toit monopente, voire leurs toits en « aile de papillon ».             Valloire est une station familiale qui a gardé son caractère authentique. 

Perché à 1850 m d’altitude, Val d’Isère est l’un des plus hauts villages de Savoie. Autrefois isolé, Val d’Isère est aujourd’hui mondialement connue comme une grande station de sports d’hiver et d’été. La station moderne s’est développée autour du centre ancien, qui a été préservé.

Un village rythmé par les avalanches et par l’émigration Situé au pied du col de l’Iseran (2738 m d’altitude), le village de Val d’Isère a été durant plusieurs siècles difficile d’accès : une succession de gorges, des pentes abruptes et de nombreux couloirs d’avalanches rendaient la vie des Avalins très contraignante. La population vivait essentiellement de l’élevage. L’hiver, les hommes et parfois les adolescents partaient pour trouver du travail dans les grandes villes, en pratiquant de petits métiers (ramoneurs, colporteurs…). Cette émigration temporaire rapportait un petit revenu supplémentaire aux familles.

Le village devient stationDès les années 1920, les Avalins font le pari des sports d’hiver. D’abord, avec la rencontre en 1929 d’un maire déterminé (Nicolas Bazile) et d’un entrepreneur parisien (Jacques Mouflier) Le premier souhaite à tout prix retenir les jeunes au pays, le second découvre l’immense potentiel skiable du village. En 1934, le village devient station de ski avec quelques hôtels et une remontée mécanique. En 1937, l’ouverture de la route du col de l’Iseran donne un second souffle à la saison touristique. Les équipements sportifs et techniques vont se développer et contribuer à la notoriété du site.

De grands champions et une consécration olympiqueEn 1948, Henri Oreiller devient champion olympique de ski à St-Moritz, en Suisse. Vingt ans plus tard, c’est au tour de Jean-Claude Killy et des sœurs Christine et Marielle Goitschel de s’illustrer aux Jeux Olympiques d’hiver de Grenoble. En 1992, lors des Jeux Olympiques d’Albertville, c’est la consécration pour la station qui accueille toutes les épreuves de ski alpin hommes (sauf le slalom) sur la Face de Bellevarde. Cette montagne est encore le théâtre de compétitions prestigieuses avec les championnats du monde de ski en 2009.

Un village à vivre à l’annéeVal d’Isère compte aujourd’hui 1 700 habitants permanents contre à peine 250 au moment du lancement de la station. La saison d’hiver est primordiale pour l’économie touristique locale. Le domaine skiable de Val d’Isère est important et couplé à celui de sa voisine Tignes pour former « l’Espace Killy ». La station a une capacité d’accueil de 25 000 lits touristiques. Val d’Isère vit aussi l’été, grâce à la route du col de l’Iseran qui permet de passer en Maurienne. La proximité du Parc National de la Vanoise permet à Val d’Isère depuis 1963 d’être une porte d’accès privilégiée pour la randonnée. 

Val d’Isère est resté un village et son fort développement touristique n’a pas dénaturé le caractère du site qui reste essentiellement concentré autour du clocher de 1664.

Les Arcs, une station de ski des années 60 de renommée internationale, est une station de troisième génération, avec un urbanisme et une architecture innovante, alliant modernité, fonctionnalité et art de vivre. 

Un projet  audacieux À l’origine de la réalisation des Arcs, station créée en 1968 sur le versant Nord de Bourg Saint-Maurice, il y a la rencontre d’un enfant du pays, Robert Blanc (moniteur et guide de haute montagne) et de Roger Godino, aménageur, co-fondateur de la station. C’est ensemble qu’ils décident d’implanter une station dans un site encore vierge de tout équipement, situé entre 1600 et 2000 mètres d’altitude. Plusieurs règles fondamentales s’imposent aux concepteurs :  respect du site et du milieu naturel tant l’hiver que l’été, utilisation de matériaux locaux, conservation des vieux chalets d’alpage existant, en contraste avec les bâtiments modernes.

Urbanisme et architectureUne équipe d’architectes, urbanistes et ingénieurs est rassemblée tels Gaston Regairaz, Guy Rey-Millet, Bernard Taillefer, Alain Tavès, Pierre Faucheux, Robert Rebutato. Ils insufflent un esprit novateur et créatif à ce projet, autour de Charlotte Perriand, collaboratrice de Le Corbusier, « l’âme du groupe ». L’idée maîtresse est la séparation des passages piétons, voitures et skieurs. Les bâtiments résidentiels s’intègrent dans la végétation existante et s’efforcent de ne pas créer de vis-à-vis. La plupart des intérieurs sont conçus par Charlotte Perriand. Le contact avec l’extérieur est favorisé par de larges baies vitrées, des balcons surélevés, des cuisines ouvertes... 

Les Arcs aujourd’huiLa station est composée de plusieurs secteurs, construits à des altitudes différentes. Le développement des Arcs s’échelonne sur une trentaine d’années avec les stations d’Arc 1600 (Station construite à 1600 mètres d’altitude en 1968, 4 200 lits touristiques), Arc 1800 (Station construite à 1800 mètres d’altitude en 1974, 18 000 lits), Arc 2000 (1979, 7 300 lits) et enfin Arc 1950 (2003, 5 000 lits) : chacune a ses spécificités architecturales (moderne, futuriste, néo-traditionnelle  (façon « village savoyard »). Arc 1950, la plus récente, traduit un nouvel objectif touristique et architectural : la pratique du ski n’est plus la base de l’urbanisme qui doit désormais composer le cadre d’un séjour en toutes saisons : on tente donc de recréer l’atmosphère et le décor d’un village savoyard traditionnel… Avec une capacité d’accueil de 35 000 lits touristiques, la station est reliée depuis 2003 au domaine de ski de la Plagne : l’ensemble forme un immense domaine de ski appelé « Paradis ski ».