Saint-Étienne se situe le long de la vallée du Furan. Entourée de collines à l'est et à l'ouest, la ville s'est développée en tenant compte de cette topographie particulière.

La géologie à l’origine de l’activité industrielleIl y a 300 millions d'années, durant l'ère primaire à l'époque du Carbonifère, la région de Saint-Étienne se situe au cœur d'une montagne de 4 000 m de haut, formée par la collision d'anciens continents. Durant cette période agitée (tremblements de terre, éboulis, coulée de boue...) des zones marécageuses s'installent. Des feuilles, des branches et des troncs s'accumulent, formant les futurs sites à houilles. Cette période agitée est déterminée en 1893 par des géologues et nommée Stéphanien, affirmant la notoriété du bassin houiller stéphanois. Pendant 50 millions d'années, cette zone montagneuse s'érode de manière plus ou moins rapide suivant la dureté des roches, pour arriver à 300 ou 400 m d'altitude minimum. Aujourd'hui reste une ville d'altitude (517 m en moyenne) comptant 6 collines principales (Mont d'Or et Montaud à l’ouest, Mont Dormand (Vivaraize), Villeboeuf le Haut, Montferré et le Crêt-de-Roc à l’est ) de 566 à 671 m d'altitude.

Des ateliers sur les collinesSi la répartition spatiale des activités économiques tient compte du relief, l'industrie s'organise également en fonction de ces contraintes. Les ateliers de passementiers s’établissent sur les collines. Alors que les rubaniers s’installent en centre-ville. Pour améliorer la circulation des marchandises du sommet des collines au centre-ville et gagner du temps différents types de parcours urbains sont aménagé. Les traboules, montées ou passages reprennent les anciens chemins ruraux. En centre-ville, des allées commerçantes sont aménagés.

Aujourd'hui, l'activité de passementerie a disparu de la ville. Cependant, les maisons de passementiers, caractérisées par de grandes fenêtres et de grandes hauteurs sous plafond qui permettaient d'accueillir les métiers à tisser Jacquard, sont toujours présentes dans le paysage urbain stéphanois. De nombreux ateliers ont été réhabilités et transformés en logements.

Au Moyen-Âge et à la Renaissance la ville se développe d'est en ouest. Mais au 19e siècle, l’axe de développement est réorienté du nord au sud, le long de la Grand' Rue nouvelle grande artère (= Importante voie de communication) rectiligne longue aujourd'hui de 7 km.

Une orientation est-ouestAu 15e siècle, Saint-Étienne est une ville fortifiée dont la Grand'Église est un point majeur. Peu à peu, la ville franchit le côté Est de la place du Peuple et s'étend aussi à l'Ouest, dans le quartier de Tarentaize. Au 17e siècle, la ville est progressivement enserrée par un ensemble de monastères — les Minimes, les Dominicaines de Saint-Catherine, les Capucins, les Visitandines, les Ursulines — et d'établissements religieux comme les hôpitaux de l’Hôtel-Dieu et de la Charité. Ces importantes propriétés sont édifiées pour protéger la ville du courant protestant mais aussi pour venir en aide à la population ouvrière qui se développe. Cette « ceinture » religieuse est un frein à l'accroissement de la cité durant des décennies. Démolie en partie à la Révolution, ce qui offre de nouvelles perspectives de développement.

La Grand'RueLa municipalité décide en 1790, portée par l'effervescence de la Révolution, de créer la Grand’Rue. Telle une nouvelle colonne vertébrale, cette route nationale réoriente le développement de la ville vers un axe nord-sud, facilitant les échanges commerciaux et industriels en direction de la capitale. Une nouvelle ère urbanistique et architecturale s'ouvre alors à Saint-Étienne. L'architecte municipal Pierre-Antoine Dalgabio crée alors un plan en damier qui va structurer la ville ; son neveu, Jean-Michel Dalgabio, réalise plusieurs édifices publics (Hôtel de Ville, Palais de Justice...), dignes de la première ville industrielle de France à cette époque.

Aujourd'hui, la Grand'Rue reste toujours l'artère principale de Saint-Étienne. Le tramway y circule entre Bellevue et La Terrasse, sans interruption depuis sa création en 1881.

Sous l’empire romain, Vienne est la capitale du vaste territoire allobroge (14.000 km2). Il comprend une grande partie du département actuel de l’Isère, ainsi que les départements actuels de la Savoie et de la Haute-Savoie. Il s’étend même sur une partie de la rive droite du Rhône, de Givors à Tournon, en englobant le Mont Pilat. Les voies qui sillonnent villes et campagnes sont d’une importance majeure. Mesurant de cinq à huit mètres de large, elles offrent un profil bombé pour faciliter l’écoulement des eaux. Elles sont rarement pavées, sauf en ville et dans des passages délicats. La voie du Jardin de ville, en granit, conduit aux annexes Nord de très grands entrepôts.

Le point de départ des grandes voies alpinesLes principales voies sont rythmées de mille (environ 1.460 mètres) en mille par des bornes milliaires, où sont inscrites distances et destinations. La borne du Jardin de ville provient d’une autre voie, et date du 4e siècle. Ces routes servent au "cursus publicus", le service officiel des postes. Les voitures impériales parcourent jusqu’à 65 kilomètres par jour.Vienne est le point de départ de plusieurs itinéraires alpins. La voie du Nord passe par Bourgoin et Aoste. Là, deux options permettent de relier les cols du Grand-Saint-Bernard (via Yenne, Seyssel et Genève) ou du Petit-Saint-Bernard (via Chambéry et Moutiers). La voie du Sud passe par Moirans, Grenoble, Le Bourg-d’Oisans et Briançon, pour franchir le col du Mont-Genèvre.

Une élite voyageuse…La faveur dont la ville bénéficie auprès des empereurs assure à ses habitants, vers 40 après J.-C., les droits des citoyens romains. Les viennois qui reçoivent de Rome charges et honneurs sont cosmopolites. Par les routes, sans oublier les voies d’eau, les notables de la Cité de Vienne se déplacent dans tout l’empire. Dix-huit textes des 1er et 2e siècles les mentionnent en Bretagne (actuelle Angleterre), Italie, Mésie (province romaine située au sud du cours inférieur du Danube, dans les actuelles Serbie, Bulgarie et Roumanie), Egypte…

… à 30 km au sud de la capitale des Trois GaulesAlors qu’elle fait partie de la Province romaine de Gaule Transalpine, Vienne choisit le camp de Rome durant la Guerre des Gaules. En 52 avant J.-C. Jules César s’empare de la Gaule chevelue. Celle-ci est partagée pour former les trois Gaules (Aquitaine, Lyonnaise et Belgique). Lyon, fondée en 43 avant J.-C., est sa capitale. De Lyon partent les voies vers Saintes et Bordeaux, Bourges, Boulogne-sur-mer et Trèves.

Qu’est-ce qu’un SIG ?La photo aérienne de la ville de Voiron a été réalisée pour le SIG du Pays Voironnais. Le SIG, Système d'Information Géographique, est un outil de lecture sur l'évolution des villes. Il permet de recréer virtuellement ce qui compose un territoire pour en faciliter sa connaissance et sa gestion. Grâce à la cartographie de l'ensemble des composantes du territoire, il est possible de géo-référencer des données sur des plans (plan cadastral, plan topographique, photographie aérienne…), dans le but de les localiser, les interroger et les analyser afin d’obtenir une vision synthétique et globale. Les données sont organisées par thèmes (routes, réseaux, bâtiments, cours d'eau, zonages de milieux naturels, urbanisme…), que l'on affiche sous forme de couches superposables. Le SIG permet ainsi de réaliser des traitements plus ou moins complexes sur ces données.

Un SIG pour connaître et gérer le territoireCe système permet avant tout de connaître son territoire afin de l'appréhender dans sa globalité. Les outils du SIG aident ainsi à la gestion en matière : d'urbanisme et d’aménagement du territoire, d’assainissement et d’alimentation en eau potable, de zones d'activités économiques, d’espaces verts, d'éclairage public.Les SIG sont des outils d'aide à la décision et de prospective contribuant aux stratégies d'aménagement de l'espace. Un de leurs objectifs est de produire des cartes et des analyses, afin d'élaborer un diagnostic, d’aider les élus des territoires dans leurs décisions d’aménagement.

Un plan : Voiron au 19e siècle

Ce plan datant de 1842 présente une vue générale de Voiron comprenant son réseau de voiries et son réseau hydrographique. On distingue la Morge, affluent de l'Isère, qui traverse la ville du nord au sud. Les bâtiments et tracés sont simplement esquissés. Le cartographe utilise deux tons, clair et foncé, pour différencier les bâtiments structurant la ville. La teinte sombre identifie les bâtiments publics : église Saint-Pierre, hôpital, ancien hôtel de ville, ancienne église des Augustins et leur couvent, couvent des orphelines, école primaire. La teinte claire identifie les bâtiments privés.

L’évolution de la ville au fil de la carteLe plan permet de comprendre clairement l'évolution de la ville. Au nord-ouest, le quartier Sermorens dessine un noyau correspondant au fondement de Voiron à l'époque antique. La ville s'est peu à peu développée et le bâti s'est répandu au pied du château édifié au Moyen Âge et à l'intérieur des remparts, situés à l'est. Cette trame est encore visible au travers des rues étroites et sinueuses de la ville actuelle.Voiron a connu une explosion démographique au 19e siècle en même temps qu'un développement économique important. Ces bouleversements ont entraîné des modifications et des extensions urbaines le long des grands axes. Ces extensions sont figurées par des tracés rectilignes se situant plutôt au sud de la ville. Parmi eux, le mail, figuré avec quatre rangées d'arbres sur la partie inférieure, organise et structure l’extension de Voiron. Ce cours distribue les espaces de détente et les espaces bâtis. L'arrivée de la voie ferrée en 1857 bouleverse profondément le paysage urbain de Voiron et permet à la ville de profiter pleinement de sa dynamique économique.

Le pont du bœuf ou viaduc de la FureC'est un ouvrage d'art ferroviaire de la ligne Lyon - Grenoble. Il est inauguré en 1857 et achevé dans son état actuel en 1860.

Le lieu-dit Pont-du-BœufLe pont franchit la vallée de la Fure entre Rives et Réaumont, au lieu-dit le Pont-du-Bœuf. Ce terme vient de la déformation du toponyme le « pas du beut » qui signifie le bout des quatre communes : Rives, Réaumont, Apprieu et Saint-Blaise-du-Buis.Le viaduc se développe sur 263 mètres de long pour une hauteur de 45 mètres au-dessus de la Fure. Il est constitué de seize arches en plein cintre de 14 mètres d'ouverture chacune. C’est un ouvrage d’art intéressant car il est le témoin de l’architecture employée pour le développement des moyens de transport au cours du 19e siècle.

Les moines Chartreux de la Silve Bénite ont façonné et exploité une grande partie des étangs situés à proximité du lac de Paladru. Les étangs servent à l'irrigation des parcelles agricoles, à alimenter en énergie les moulins et à être empoissonnés. La création et l’entretien des étangs nécessitent de lourds et coûteux travaux de drainage qui sont compensés par la mise en culture ou en prairie de terrains humides et marécageux.

L’un des derniers témoinsEn 1790, les Chartreux possèdent quatorze étangs dont quatre seulement subsistent aujourd’hui dans la vallée de Valencogne. L’étang des Chartreux est l’un d’entre eux. Les Chartreux utilisaient la force motrice de l'eau, grâce aux biefs qui reliaient les étangs. Elle entraînait cinq moulins pour moudre le grain, deux battoirs à chanvre et un pressoir à huile. D'autres moulins actionnaient des scies. Loin de vivre en autarcie, les moines géraient soigneusement leurs biens situés à l'extérieur du monastère de la Silve Bénite. Leur intervention dans l'aménagement du territoire était partout visible : entretien de pâturages, exploitation des forêts, assèchement des marais et création d'étangs, installation des moulins. Les Chartreux possédaient également les droits de pêche du quart sud-ouest du lac de Paladru de la fin du 17e siècle jusqu’à la Révolution.