Les usages industriels, Saint-Etienne

À partir de la fin du Moyen-Age et pendant plusieurs siècles, l'énergie hydraulique représentée par le Furan est un élément fondamental du développement industriel de la ville. Plusieurs activités artisanales et industrielles cohabitent ainsi le long des berges du Furan.

Des industries très variéesDeux types d'industrie cohabitent, celles qui ont besoin de s'approvisionner en eau pour leur activité, notamment pour la force motrice et l'alimentation des machines à vapeur, et celles qui doivent rejeter leurs eaux usées.

Si les eaux du Furan sont au départ utilisées pour moudre le grain, de nombreuses activités en sont également tributaires : la scierie en amont de la ville, la clincaille, les ateliers et usines productrices d'armes blanches (coutelleries...) puis d'armes à feu, la tannerie, le moulinage de la soie...Le Furan est très souvent aménagé pour être utilisé de façon optimale. Des biefs permettant d'amener l'eau à une machine hydraulique, des petites chutes d'eau ou des seuils sont installés.

Le Furan, source de conflitsÀ partir du 19e siècle, avec autant d'utilisations différentes, de nombreuses nuisances et conflits autour du Furan voient le jour, amplifiés par le développement démographique et industriel de la ville. Les blanchisseuses se plaignent régulièrement de la coloration provoquée par les rejets des teintureries. La surexploitation, aggravée par le débit irrégulier de la rivière, provoque des pollutions dont se plaignent les riverains mais aussi les usiniers qui n’ont plus assez de débit pour faire fonctionner la chute d'eau de leurs établissements. 

Disposer d'une quantité d'eau suffisanteAfin de remédier au besoin en eau pour l'industrie et l'alimentation et au problème d'irrégularité du débit, la Ville s’engage, dès le 19e siècle, dans une série de projets de constructions de captages et de barrages. L'aqueduc des sources, qui capte les sources du Furan dans le massif du Pilat est aménagé, complété par la construction du barrage du Pas du Riot en 1878 puis de celui du Gouffre d'Enfer qui permet également de limiter les risques d'inondations.

Aujourd'hui si l'industrie ne dépend plus des eaux du Furan, la qualité des eaux reste une priorité, perpétuant la politique que l'on qualifierait de nos jours de « développement durable » initiée par la municipalité depuis le 19e siècle.