Les jardins ouvriers sont mis à disposition de la population stéphanoise dès la fin du 19e siècle. Encore présents dans de nombreux quartiers de Saint-Étienne (Montaud, le Soleil, la Rivière...), ces petits espaces agricoles constituent un paysage spécifique.
Le conceptL'idée du jardin ouvrier est née en Allemagne et en Angleterre après 1850. Situés à proximité du lieu de travail et si possible éloignés des « lieux de débauche » que peuvent être les cafés, les jardins contribuent aux besoins d'une population de se nourrir mais créent aussi, entre les hommes essentiellement, un nouveau lien social.
À Saint-ÉtienneRepris dans le nord de la France à la fin du 19e siècle, le concept séduit Félix Volpette, prêtre jésuite, enseignant au collège Saint-Michel à Saint-Étienne. Dès 1894, il initie ce système localement pour les mineurs et passementiers souvent chômeurs. Leurs nombreuses familles trouvent ainsi, en cultivant leurs jardins, une amélioration des conditions de vie. Soutenu par des dons de propriétaires fonciers et les grandes entreprises locales, l'essor des jardins ouvriers à Saint-Étienne est considérable.Plusieurs sociétés autonomes voient le jour après la Première Guerre mondiale. Subventionnées par la municipalité, elles se fédèrent selon leur orientation, laïque ou religieuse.
En 1950, on compte à Saint-Étienne 17 000 jardins ouvriers. Il faut souligner combien les modes de clôtures, de fermetures et les cabanes montrent un sens très développé des techniques de récupération et témoignent de l'attachement à la société industrielle. Vieilles traverses, tiges, tubes, tuyaux, anciens bacs de trempage, plaques, tôles, tonneaux métalliques, trouvent une nouvelle vie.Leur déclin commence avec l'urbanisation et la déprise industrielle. En 1980, le maire Joseph Sanguedolce décide de les réhabiliter : installation de portails, d'abris, de réseaux d'eau, parfois au détriment de la fantaisie inventive des jardiniers.
Aujourd'hui, les jardins ouvriers ont pris le nom de « jardins familiaux ». Ils sont répartis sur 90 hectares et comprennent 3 200 parcelles réparties entre deux associations, les Jardins Volpette et la Fédération des Jardins familiaux de la Loire.