La Fure est un affluent de la Morge, émissaire du lac de Paladru qui s’étend sur un peu plus de 25 kilomètres. Pendant des siècles, ce cours d’eau a été la source d’énergie des industries du territoire.
Orientée Nord-Sud, la rivière a creusé son lit dans les moraines abandonnées par les glaciers du Rhône et de l'Isère. La Fure prend naissance à la sortie du lac de Paladru, et traverse sept communes : Charavines, Apprieu, Saint-Blaise-du-Buis, Réaumont, Rives, Renage et enfin Tullins avant de se jeter dans la Morge à proximité du lieu-dit le Port.
L’eau et l’acierLe cours d'eau a été utilisé comme force motrice pour alimenter les moulins, pressoirs et forges. La Fure joue un rôle fondamental aux 16e et 17e siècles dans l'implantation des aciéries (aciéries de Rives). Au 19e siècle, l'industrie se diversifie : aciers fins, taillanderies, papeteries, et production électrique. Le territoire isérois est le seul producteur d'acier, en France, jusqu’au début du 19e siècle. En 1811, un recensement fait état de 27 forges à acier, réparties sur le seuil de Rives et dans le Bas-Dauphiné : 1800 tonnes d'acier et 945 tonnes de fer étaient produits. L'acier fin est entièrement exporté vers les fabriques d'armes de Saint-Étienne, ou la coutellerie de Thiers, tandis que l'acier fendu ou ferreux est transformé sur place en outils pour l'agriculture. Aujourd’hui, il ne reste que quelques industries implantées le long de la Fure (papeterie, taillanderies, fabrique), la plupart ont fermé.
Les taillanderies de la FureParmi les industries installées le long de la Fure, les taillanderies développent fortement leur activité dès la seconde moitié du 19e siècle. Elles fabriquent et commercialisent des outils tranchant comme les faux ou les faucilles. La vallée de la Fure concentre alors une main-d'œuvre disponible, spécialisée de longue date dans le travail du fer. La production des taillanderies se développe grâce à cette main-d’œuvre qualifiée et à l'ouverture du réseau de communication avec la création de nouvelles lignes de chemin de fer (Lyon-Grenoble et Saint-Rambert-Rives). Quelques taillanderies sont encore en activité aujourd’hui.