En Maurienne, la nécessité de lutter contre l’exode rural et de favoriser une économie mixte a permis, d’une part, l’émergence de stations-villages (Aussois, Valloire, Bonneval-sur-Arc…), et d’autre part, la création de stations autonomes, dites « intégrées ». C’est le cas du Corbier, dans les années 1960 (une station dite de « troisième génération »).

La naissance du CorbierEn 1963-1964, Christian Guérin, agent immobilier à Paris et futur promoteur de la station, rencontre le ministre du Tourisme, le Savoyard Pierre Dumas, qui l’invite à développer une station de ski en Maurienne. Les premiers travaux démarrent en 1966. La station est construite très rapidement ; elle est inaugurée en décembre 1967. Dans les années 1970, de nouveaux bâtiments voient le jour : les tours Baïkonour, Cosmos, Pégase…Le choix des noms des constructions, Ariane, Spoutnik, Soyouz, Baïkonour… évoquant la conquête spatiale est le reflet d’une montagne devenue depuis le milieu du 20e siècle un territoire d’innovations.

Le Corbier, station de troisième générationLe Corbier appartient à la troisième génération des stations de ski construites dans les années 1960 et 1970. Implantées sur un site vierge, au pied du domaine skiable, elles sont conçues d’un seul tenant par un opérateur unique.Tous les principes du mouvement moderne sont appliqués au Corbier par l’architecte-urbaniste Jean-Claude Bouillon : voitures regroupées à l’aval, front de neige et grenouillère où se retrouvent les skieurs et les piétons, bâtiments reliés par des galeries marchandes couvertes, grandes baies ouvertes sur le Sud et les pistes, remontées mécaniques au pied des immeubles.

Une nouvelle dynamique : vers le style néo-régionalDepuis les années 1990, les modèles architecturaux changent avec le développement d’un style d’inspiration montagnarde : le quartier des « Alpages du Corbier » correspond au type des stations de quatrième génération (Stations construites dans les années 1980 et 1990, à une altitude moyenne, avec des architectures plus proches des bâtiments traditionnels).

Aujourd’hui, Le Corbier compte 11 000 lits touristiques, dont l’essentiel en meublés.

Longtemps isolée et agricole, la commune de Crest-Voland se lance à partir des années 1950 dans la création d’une station de sports d’hiver. Le territoire s’ouvre à l’économie touristique et permet le maintien de la population au village. C’est une station familiale de moyenne altitude, qui a gardé son architecture traditionnelle et une vraie vie de village.

Crest-Voland, station-village de SavoieLe village de Crest-Voland occupe une position médiane sur le versant Sud de la moyenne vallée de l’Arly à environ 1 230 m d’altitude. Elle a une situation en balcon au-dessus des gorges de l’Arly, avec des paysages préservés et de multiples chalets traditionnels disséminés sur les pentes. Cet emplacement bénéficie d’un bon ensoleillement malgré sa situation côté ubac de la pente (versant exposé face au Nord, qui reçoit moins de soleil). 

Le développement du tourisme hivernalLe démarrage touristique se fait lentement. Le village s’ouvre au tourisme au milieu des années 1930 grâce aux cars Ravier qui assurent l’accès au village depuis Sallanches et Albertville. Un premier hôtel, « la Gélinotte » accueille une clientèle parisienne du milieu du spectacle, dont Brigitte Bardot, Daniel Gélin… Une première piste de ski s’ouvre en 1942 près du chalet du Lachat, à la demande du Club Alpin Français. Mais il faut attendre 1951 pour que le premier téléski soit construit sur les pentes du mont Lachat.Le véritable développement touristique a lieu dans les années 1970. La montagne se couvre peu à peu de remontées mécaniques, le village s’agrandit tout en gardant son charme alpestre. Les montagnards bénéficient soudainement de revenus décents et peuvent rester à l’année dans leurs villages. Le tourisme permet de stabiliser la population, notamment les jeunes. Aujourd’hui, la commune compte un peu plus de 400 habitants.

Le domaine skiableLa station est composée de deux secteurs sur les communes de Crest-Voland et Cohennoz. En 2014, la capacité d’accueil de la station est de 7 681 lits touristiques. Depuis 2005, elle fait partie du grand domaine skiable de l’Espace Diamant regroupant six stations : outre Crest-Voland-Cohennoz, on trouve Flumet, Notre-Dame de Bellecombe, Praz-sur-Arly, Les Saisies et Hauteluce.

Une architecture préservée Les maisons traditionnelles sont essentiellement en bois, grâce à l’importance de la forêt dans le Haut Val d’Arly. Les toitures ont une faible pente et sont couvertes en travaillons (tuiles de bois de 10 par 50 cm) ; les avant-toits sont larges et les façades munies de balcons de séchage. Datant essentiellement des 18e et 19e siècles, cette architecture correspond à une période de fort peuplement. Ces maisons ont souvent été transformées et modernisées, mais elles ont gardé leur caractère.

Aujourd’hui, Crest-Voland est une station-village vivant du tourisme été comme hiver, en ayant a su préserver son authenticité.

La Tarentaise est une vallée savoyarde qui concentre un très grand nombre de stations de sports d’hiver. Sa géographie a été favorable à l’installation d’immenses alpages, support essentiel à l’aménagement des grands domaines skiables, tels les Trois Vallées, l’Espace Killy ou Paradiski. Durant plusieurs siècles, la vallée a vécu de l’agropastoralisme (aujourd’hui encore bien présent), puis l’industrie en fond de vallée, l’hydroélectricité et enfin l’essor des sports d’hiver ont transformé la vallée. Certains villages sont devenus des stations-villages (Val d’Isère, Pralognan-la-Vanoise) et en altitude de véritables cités des neiges sont sorties de terre, comme Courchevel, station dite de « deuxième génération », à partir de 1946.

La naissance de CourchevelInstallée sur la commune de Saint-Bon-Tarentaise, Courchevel est une station de sports d’hiver dont l’initiative vient du Conseil général de la Savoie, en novembre 1945. En mai 1946, ce choix est entériné par une délibération municipale de la commune de Saint-Bon. Le site choisi est le plateau d’alpage des Tovets, à 1800 m d’altitude. Dans les années 1930, la commune connait déjà un léger développement touristique avec des chalets-hôtels installés à Courchevel (1500 m) et Moriond (1 600 m). Ces lieux sont des montagnettes, c'est-à-dire des sites occupés par les familles locales de manière temporaire, au printemps et à l’automne, mais qui en hiver, donnent accès à des champs de neige, propices à la pratique du ski. Cependant, aucune remontée mécanique n’existe pour atteindre les sommets environnants. La décision du Conseil général de la Savoie va bouleverser l’économie locale en construisant pour la première fois une station de ski sur un site vierge.

Une station de « deuxième génération »A partir de 1946, pour la première fois, on fait le choix d’un site en altitude, sans occupation permanente par l’homme (un alpage) et bien exposé (versant Nord) pour construire une station de sports d’hiver. Une équipe d’ingénieurs et d’architectes est choisi pour élaborer le plan de la nouvelle station. Laurent Chappis, désigné comme architecte-urbaniste en chef et en compagnie de Maurice Michaud (ingénieur des Ponts et Chaussées), conduit le projet de la station de Courchevel. Sur place, après plusieurs repérages à pied et à ski, il conçoit le plan d’urbanisme et imagine le tracé des pistes en tenant compte des éléments naturels : rochers et forêts sont intégrés aux nouvelles constructions, l’exposition plein Nord et la situation en plateau permettent le maintien du manteau neigeux et ouvrent le site sur un vaste cirque montagneux, abrité des vents. Toutes les pentes convergent naturellement vers le plateau des Tovets rapidement rebaptisé « Courchevel ». C’est la grenouillère, c'est-à-dire le lieu où se retrouvent les skieurs et non-skieurs, autour du front de neige, des parcs de stationnement, des voies d’accès et des départs de remontées mécaniques. L’urbanisation se développe le long des pistes en privilégiant un accès direct « ski aux pieds » pour les hôtels, les résidences et les chalets. C’est l’un des succès de Courchevel qui, d’abord conçue comme une station sociale, devient en quelques années une destination haut-de-gamme.

Nouvelle architecture de montagne, innovation du domaine skiableDès les débuts de la station, l’équipe d’architectes composée de Laurent Chappis, Denys Pradelle et Jean-Marc Legrand imagine une nouvelle forme d’habitat touristique en montagne pour loger les citadins-skieurs. Après avoir étudié les fonctions de l’habitat traditionnel et les contraintes de l’altitude, l’atelier d’architecture de Courchevel conçoit des chalets-skieurs aux formes modernes et adaptés à la vie en pleine neige : constructions isolées ou mitoyennes, toits à un pan ou en « ailes de papillon » (pente inversée pour la toiture, avec un creux au centre), façades vitrées et ouvertes sur l’extérieur, pièces à vivre en porte-à-faux sur jambes. Les premières commandes voient le jour en 1949 et le succès est immédiat. A partir de 1954, l’arrivée du champion de ski Emile Allais bouleverse l’organisation du domaine skiable de la station. Il est le premier à imaginer des pistes pour les skieurs débutants, la préparation estivale des pistes et met au point les secours sur piste. Ses innovations servent de modèle pour de nombreux domaines skiables en France et dans le monde.La station est la seule (de par son histoire architecturale) à posséder plusieurs chalets-skieurs protégés au titre des Monuments Historiques, comme le chalet Joliot-Curie, illustrant l’atelier d’architecture de Courchevel.

Les Trois Vallées, le plus grand domaine skiable du mondeCourchevel appartient au domaine skiable des Trois Vallées, considéré comme le plus vaste du monde (600 km de pistes, 180 remontées mécaniques). Il regroupe les stations de Méribel, La Tania, Saint-Martin-de-Belleville, Les Menuires, Val Thorens. Les villages de fond de vallée (Brides-les-Bains et Orelle) sont reliés mécaniquement aux Trois Vallées. Cette région située dans le massif de la Vanoise est reconnue très tôt (dans les années 1920 et 1930) pour ses capacités skiables, puis de nouveau en 1942 et enfin en 1946 avec le lancement de Courchevel qui devient le premier maillon de ce vaste aménagement dédié aux sports d’hiver. En 2015, Courchevel possède une capacité d’accueil touristique de 35 000 lits (pour une population permanente de 2 000 habitants). Au sein des Trois Vallées, cette capacité d’accueil grimpe à 140 000 lits.

Située au cœur du massif du Beaufortain, à 1080 mètres d’altitude, Arêches fait partie de la commune de Beaufort. La commune compte au total 2 264 habitants (2009), dont un peu plus de 700 pour Arêches.Arêches est une station familiale, qui s’est développée autour d’un village de montagne marqué par l’agropastoralisme. 

Le village d’ArêchesArêches est un village typique qui vit à l’année. L’église Saint-Jean-Baptiste, construite en 1830, est un exemple tardif d’architecture baroque (la période baroque se terminant vers 1750). Depuis 1962, les agriculteurs livrent leur lait à la coopérative laitière de Beaufort.

Une station-villageGrâce à un enneigement exceptionnel, la fin du 19e siècle voit le village devenir un lieu de villégiature pour clientèle aisée. A partir de 1930, la population accueille les premiers touristes. Les sports d’hiver se développent de façon modérée. La première remontée mécanique est construite en 1947. La piste du Grand Mont voit se dérouler des compétitions internationales.

En 1937 un hôtel est ouvert au hameau de Roselend, avec l’idée d’y développer une station de ski. Mais la Seconde Guerre mondiale et les études d’EDF contrecarrent tous les projets de station à Roselend. La construction de trois barrages à la fin des années 1950 bouleverse la vie paisible des alpages.

Au début des années 1970, s’engage le véritable démarrage d’un tourisme hivernal. Plusieurs centres de vacances s’installent, soit en transformant des bâtiments liés à la construction des barrages, soit en innovant et en créant des structures contemporaines. On peut parler alors d’un essor du tourisme social. Puis dans les années 1980, des constructions de gros « chalets » d’habitat collectif changent les dimensions des habitations et le modèle de la maison rurale est abandonné.

Aujourd’hui, Arêches possède un domaine skiable de près de 60 km de pistes de ski alpin : le secteur du Grand Mont, de 1 080 à 2 320 m d’altitude et Le Planay, station d’altitude au pied des pistes à 3 km d’Arêches. Le secteur de ski nordique se trouve sur le Plateau de Cuvy, à 1 710 m d’altitude, accessible par le télésiège du Grand Mont. La station compte 5 000 lits touristiques.En 1986, naît la « Pierre Menta », la fameuse épreuve de ski-alpinisme, renommée pour son ambiance festive  (4 jours de course, 10 000 mètres de dénivelé positif).

Arêches a gardé son architecture traditionnelle et son identité tout en développant ses activités touristiques.

Le barrage de Tignes, en Haute Tarentaise, est une des plus grandes aventures d’EDF dans les années 1950. C’est encore aujourd’hui le plus haut barrage de France, dont le nom est associé à une station de sports d’hiver mondialement connue.

Des besoins énormes d’énergie au 20e siècle

L’histoire de l’hydroélectricité en Savoie commence à la fin du 19e siècle. Après la Seconde Guerre mondiale, les besoins en électricité augmentent considérablement : de 1950 à 1980, EDF engage dans toute la France un programme d’équipement hydroélectrique de très grande ampleur. En Savoie, le rythme de construction est très soutenu.

L’idée d’un barrage sur la haute Isère est née dans les années 1930. Les travaux du barrage de Tignes sont déclarés d'utilité publique en 1946.

La lutte des habitants de Tignes

Durant sept ans, jusqu’en 1952, de Bourg-Saint-Maurice à Val d’Isère, toute la vallée vit au rythme du barrage. Les Français sont divisés : tout en comprenant le désespoir des Tignards, ils privilégient, au sortir de la guerre, la reconstruction et la modernisation du pays. Le barrage est inauguré par le président Vincent Auriol en juillet 1953.

Le barrage de Tignes

Le barrage est réalisé sur les plans de l’ingénieur André Coyne. C’est un barrage-voûte dont le sommet (« la crête ») est à 160 mètres au-dessus du lit de l’Isère (180 m de haut au total). Il a une épaisseur de 43 mètres à la base.

Deux conduites forcées alimentent la centrale des Brévières, au pied du barrage (233 mètres de chute). L’eau est ensuite transportée par une galerie de 15 km de long jusqu’au dessus de Bourg-St-Maurice, pour alimenter les turbines de la centrale de Malgovert par deux autres conduites forcées (chute de 750 mètres).

Le mur du barrage est recouvert d'une fresque (la plus grande du monde) de l’artiste Jean-Marie Pierret peinte en 1989, représentant Hercule soutenant de ses larges épaules la voûte du barrage. Au fil des années, la fresque s’est malheureusement progressivement effacée.

Au Moyen Âge, les villes connaissent un essor démographique et économique important. Les seigneurs programment des extensions de bourgs existants ou créent des villeneuves. Les villes anciennes s'étendent et englobent leurs faubourgs dans de nouvelles enceintes. 

Création et développement des villes du Voironnais au Moyen ÂgeAu 14e siècle, durant le conflit, ce développement s'intensifie. Il concerne les villes de Voreppe, Moirans, Rives, Réaumont (possessions du Dauphiné) et Voiron, ville savoyarde agrandie par Philippe de Savoie. Les seigneurs indépendants, comme ceux de Tullins et de Clermont, adoptent également une politique d’extension et de création de villes.

La villeneuve de VoreppeLa villeneuve de Voreppe est édifiée par le dauphin Jean II en 1314, au pied du prieuré Saint-Didier. Elle est entourée d’un rempart. La ville s’organise autour de deux voies de communication parallèles, protégées par quatre portes d’entrée percées dans les remparts. Une tour renforce le dispositif défensif des remparts vers 1475. Cette tour correspond aujourd’hui à l’école municipale de musique. Aujourd’hui, quelques maisons des 15e et 16e siècles sont encore en place dans la ville.

La Dombes aux mille étangs (on en dénombre en réalité aujourd’hui près de 1500) est connue comme un espace naturel privilégié, prisé par les oiseaux migrateurs. Elle est moins connue pour son activité économique pourtant à l’origine de sa création. En effet, les étangs ont été créés autour du 12e siècle pour constituer des réserves de nourriture à base de poissons. Cette activité persiste aujourd’hui et fait l’objet de techniques de pêche originales.

Les techniques de pêcheLes poissons élevés dans les étangs sont pêchés au moment de la vidange. Les étangs sont reliés entre eux par un système de vannes et de fossés. Lorsqu’un étang est vidé, il s’écoule dans un autre et ainsi de suite. Ce système implique une bonne coordination entre les différents propriétaires afin d’éviter des inondations. En se promenant dans la Dombes, on peut voir au bord des étangs des ouvrages de fer et de béton qui servent de vannes. Ce système s’appelle un thou et qui fonctionne un peu comme le bouchon d’un lavabo. Les étangs de la Dombes sont pêchés chaque année et remis en eau, sauf ceux destinés à être en assec. La pêche se déroule en automne et en hiver. Propriétaires et exploitants, pisciculteurs, marchands et amis s’affairent au petit matin et mettent en place les filets et la gruyère. C’est un moment de dur travail mais aussi de grande convivialité que certains ne manqueraient pour rien au monde.

Les différents métiersDe nombreux métiers spécifiques aux étangs voient le jour à leur création et marquent l’identité de la région. Par exemple, le voiturier, qui transporte les poissons vivants vers les lieux de stockage des marchands. Il y a aussi le filocheur qui fabrique et entretient les filets pour la pêche. Ou encore le veilleur d’étang chargé de la surveillance au moment de la vidange des étangs qui surveille le bon écoulement des eaux et décourage les voleurs de poissons. Il possède une petite cabane montée sur roues qui lui permet de passer d’étang en étang au gré des vidanges. 

Les différents produitsUne fois sortis des immenses filets puis triés, les poissons sont entreposés dans des camions viviers qui permettent de les livrer vivants sur le lieu de consommation. Brochets, carpes et sandres constituent la majeure partie de la production. Ils sont ensuite acheminés pour la consommation en Rhône Alpes, Alsace et Allemagne. Certains poissons ne sont pas destinés à la consommation mais au repeuplement des étangs ou de rivières. Aujourd’hui la Dombes est la première région productrice de poissons d’étangs en France.

La passerelle de Trévoux prend pied au cœur de la ville et enjambe la Saône. Edifiée dans les années 1840-1850, elle est mise en service le 16 mars 1851. Dans les années 1970, au moment de la construction du Pont neuf de Trévoux, la passerelle risque d’être détruite. Elle est empruntée par les voitures jusqu’en 1978. La mobilisation de la population permet de la protéger, elle est aujourd’hui un des éléments emblématiques de la ville et est devenue piétonne.

Un ancien péageLa passerelle marque l’emplacement d’un ancien péage fluvial sur la Saône dont les premières mentions remontent au 12e siècle. Ce péage est particulièrement lucratif grâce au fort trafic sur la Saône, renforcé à partir de la seconde moitié du 13e siècle par les foires de Chalon. Il est appliqué pour la descente et la remontée de la rivière ainsi que pour sa traversée qui se fait sur un bac. Le péage porte sur les passagers, les véhicules et les marchandises. Lors de la construction du pont, au milieu du 19e siècle, deux petits pavillons carrés et symétriques à décor mauresque (aujourd’hui détruits) abritent les bureaux du péage sur la rive du côté de la ville de Trévoux. En 1889 le pont est affranchi, le péage n’est plus perçu. 

Un pont suspenduLa passerelle est très proche des ouvrages réalisés à cette époque par Marc Séguin, comme le premier pont suspendu sur le Rhône entre Tain l’Hermitage et Tournon en 1825. Cette invention repose sur la technique de tressage  de câbles métalliques qui donne lieu à une véritable révolution des ponts suspendus en Europe et en Amérique. La passerelle relie aujourd’hui par voie piétonne la commune de Trévoux à celle de Quincieux, la Saône délimitant les départements de l’Ain et du Rhône.

Une lône est un bras d’eau situé en retrait d’une rivière. « Lône » est un terme local utilisé uniquement sur la Saône, le Rhône et l’Isère. Lorsque la lône reste reliée à la rivière, elle constitue un site idéal pour la faune et la flore. Les communes de Parcieux et Trévoux disposent de différentes lônes. Celle de Saint-Bernard a fait l’objet d’une restauration respectueuse des écosystèmes.

Une végétation « à étages »Trois niveaux de végétation se développent : les rives sont bordées d’arbres hauts, généralement des saules ou des aulnes. Les peupliers fréquents sur les bords de rivière ont été plantés en vue de l’exploitation du bois, pour la fabrication d’emballages ou d’allumettes. Les berges accueillent des hélophytes, plantes qui poussent dans l’eau, telle l’iris d’eau. Enfin, la surface de l’eau est couverte de nénuphars, plante aquatique des eaux calmes qui sert de support d’alimentation ou de ponte pour les poissons, de viviers pour les larves ou encore d’abri.

Une faune remarquableUn grand nombre d’espèces de poissons utilisent la végétation aquatique pour se reproduire et se nourrir. Parmi les espèces on compte la carpe, l’ablette, le gardon, le rotengle, la brème, le goujon mais aussi le sandre et la perche. Les écrevisses locales ont disparu au profit de deux espèces originaires du continent américain : l’écrevisse de Louisiane et l’écrevisse américaine. Les oiseaux trouvent également en ces sites un refuge appréciable : faucon hobereau, héron cendré, bergeronnette grise, de nombreux passereaux et le martin pêcheur.  Plus haut, dans les cimes des saules les loriots venus d’Afrique, signalent leur présence par un chant mélodieux unique.Un milieu fragileLes milieux écologiques constitués par les lônes sont très fragiles. Des plantes invasives les menacent telle la Renouée du Japon qui prend la place d’autres plantes et doit faire l’objet d’une surveillance intenseafin de limiter son développement. Les fauches tardives sont recommandées pour maintenir l’habitat des différentes espèces animales, notamment pour les insectes. Des zones peuvent ainsi être dédiées à la faune de façon réfléchie.

Un milieu fragileLes milieux écologiques constitués par les lônes sont très fragiles. Des plantes invasives les menacent telle la Renouée du Japon qui prend la place d’autres plantes et doit faire l’objet d’une surveillance intenseafin de limiter son développement. Les fauches tardives sont recommandées pour maintenir l’habitat des différentes espèces animales, notamment pour les insectes. Des zones peuvent ainsi être dédiées à la faune de façon réfléchie.

Les maisons éclusières s’égrènent le long des rivières et des canaux. Sur la Saône, elles se perchent sur des buttes afin de se situer au dessus du niveau de la crue de 1840.Leur histoire est liée à celle de la navigation. Depuis l’Antiquité les bateaux circulent sur la Saône. Dans la seconde moitié du 19e siècle, la navigation à vapeur dynamise les transports fluviaux.

Le barrage à aiguilles de Port BernalinLes premiers aménagements de la rivière pour faciliter la navigation consistent en la construction de clayonnages et d’épis afin de canaliser son cours. Mais pour rendre la navigation possible en période de basses eaux, ces aménagements son insuffisants. Le principe du barrage à aiguilles est un assemblage de milliers de pièces en bois de sapin fixées côte à côte de quatre mètres de longueur. Selon le débit, ces aiguilles sont activées manuellement par les éclusiers depuis une passerelle amovible. Cette manipulation est dangereuse et nécessite la participation d’une dizaine d’hommes.Le barrage à aiguilles de Port Bernalin est construit vers 1875. Son activité perdure jusqu’en 1960. Le passage de la navigation au « gabarit européen » avec de très gros bateaux nécessite des barrages modernisés, tels que celui de Couzon au Mont d’or.

La maison éclusièreLa maison éclusière de Port Bernalin à Parcieux est un témoin des aménagements importants entrepris dés le début du 19e siècle le long de la Saône pour qu’elle devienne navigable toute l’année jusqu’à Lyon. Les premiers aménagements coïncident avec l’apparition des bateaux à vapeur qui transportent marchandises et passagers jusqu’à la Première Guerre mondiale.La maison éclusière attenante au barrage abrite les éclusiers barragistes. Ce type de maison était construit tout au long de la Saône. À Thoissey, une maison semblable a également été conservée. Installée sur une butte, son rez-de-jardin demeure au dessus du niveau de la crue de 1840, crue de référence.La passe navigable du barrage a désormais été transformée en port de plaisance. La maison éclusière abrite aujourd’hui un espace d’exposition sur la Saône ouvert du mois de mai au mois d’octobre.