Mise en service en 1968, la centrale de Villarodin est la pièce principale de l’aménagement du haut Arc. Selon les besoins et les niveaux d’eau, elle a la particularité d’être alimentée par les eaux de deux ouvrages, le barrage du Mont-Cenis et la retenue de Plan d’Aval.
L’aménagement hydraulique de la haute MaurienneL’aménagement de la Maurienne (commencé dans l’entre-deux-guerres) reprend après la fin des grands travaux de Tarentaise. On revoit tout le cours de l’Arc pour utiliser au mieux ses eaux. Comme en Tarentaise, la clé de l’aménagement consiste à disposer d’un réservoir de tête qui régularisera le débit de la rivière : ce sera le barrage du Mont-Cenis, à la frontière entre la France et l’Italie, construit entre 1962 et 1968. Une petite partie de l’eau est turbinée en Italie, mais l’essentiel arrive à la centrale de Villarodin.
Une centrale interconnectéeL’usine, semi-enterrée entre les villages de Villarodin et Avrieux, est de la taille de celle de La Bâthie. Sa superficie et sa conception se justifient par l’étroitesse du site d’implantation.
Conçue pour fournir de l’électricité lors d’une pointe de consommation, la centrale peut injecter rapidement 600 GW/h. dans le réseau. Elle produit annuellement l’équivalent de la consommation résidentielle d’une ville de 240 000 habitants.
La spécificité de cette centrale tient au fait qu’elle est interconnectée puisqu’elle est alimentée par deux conduites forcées. Elle emploie par gravité ou par pompage les eaux des barrages d’Aussois (Plan d’Amont et Plan d’Aval) et du Mont-Cenis.
Depuis le barrage du Mont-Cenis, la galerie d’amenée de l’eau (entièrement souterraine) fait 3,6 km de long et 3 à 3,5 mètres de diamètre. Ensuite, une conduite forcée assure une chute de 880 mètres jusqu’à la centrale.
Une seconde conduite dite de liaison relie le barrage de Plan d’Aval à la centrale de Villarodin, sur 2,1 km et sous 855 mètres de chute. Elle est située en rive droite de l’Arc. On réalise ainsi une astucieuse et rentable combinaison qui permet à la centrale de Villarodin de turbiner l’eau de l’un ou l’autre des barrages, de les alimenter entre eux, de stocker le trop-plein de l’un dans l’autre.
La centrale de Villarodin est l’œuvre de l’architecte Albert Laprade. Une fresque représente l’aménagement du Mont Cenis.