Le barrage de Roselend est un des barrages les plus célèbres de France, dont la construction a définitivement marqué le paysage et la vie des gens du Beaufortain.
Des besoins énormes d’énergie au 20e siècleL’histoire de l’hydroélectricité en Beaufortain commence à la fin du 19e siècle. Dès 1889, les premiers petits barrages aménagés sur des chutes moyennes, permettent de produire du courant électrique, notamment pour une papeterie à Venthon puis pour les aciéries à Ugine.Après la Seconde Guerre mondiale, les besoins en électricité augmentent considérablement : de 1950 à 1980, EDF engage dans toute la France un programme d’équipement hydroélectrique de très grande ampleur. En Savoie, le rythme de construction est très soutenu.
L’aménagement hydroélectrique du BeaufortainL’aménagement du site Roselend-La Bâthie s’étend dans le Beaufortain entre Bourg-Saint-Maurice et Albertville. Alimenté par le captage d’une trentaine de torrents, il est composé des trois barrages réservoirs de Roselend, Saint-Guérin et La Gittaz. Ils communiquent entre eux et l’eau est turbinée à la centrale de La Bâthie, à l’entrée de la vallée de la Tarentaise. Le Beaufortain produit chaque année environ 1,5 milliard de kWh soit 3,7 % de la production hydroélectrique nationale d’EDF.
Roselend, un barrage voûte à contrefortsA une altitude de 1557 m., le barrage de Roselend est le plus important du Beaufortain. Il est construit entre 1955 et 1962 sur les plans de l’architecte Henri Marty et de l’ingénieur André Coyne. C’est un barrage voûte à contreforts, avec une capacité de 187 millions de m2 (longueur 804 mètres, hauteur 150 métres). Le projet démarre en 1947 avec les premières études. De 1955 à 1962, 2 500 ouvriers travaillent jour et nuit dans des conditions très rudes. Le 6 mai 1960, le hameau de Roselend, détruit avant la mise en eau et 15 des 54 alpages sont immergés. La chapelle Sainte-Marie-Madeleine de Roselend, est reconstruite en 1962 à l’identique.En 2011, le barrage de Roselend connaît sa cinquième vidange décennale, afin d’effectuer l’inspection complète de l’ouvrage pour en garantir la sûreté.