Inscription d’Aymon d’Ambronay, Vienne

Vienne conserve de nombreuses inscriptions chrétiennes qui témoignent de la ferveur médiévale. La plus ancienne épitaphe date du 4e siècle. Le souhait d’être enterré « ad sanctos » (près des saints) repose sur l’idée que les reliques possèdent un caractère protecteur. Au Moyen Age, les monastères, où se déroulent des prières quotidiennes, sont des lieux de sépulture très recherchés. Des cimetières se trouvent également près de la cathédrale Saint-Maurice et des églises paroissiales. 

Prier pour le salut de l’âme Une inscription obituaire rappelle la donation d’un défunt faite à un monastère. En échange, les moines s’engagent à dire une messe à chaque anniversaire de la mort du donateur. Cette inscription en langue latine nous présente les prénoms et noms du défunt en fin de première ligne et début de deuxième ligne : « ANBRO » puis « NAIO ». La traduction complète du texte est la suivante : « Le douze des calendes d’avril mourut Aymon d’Ambronay qui nous donna pour son anniversaire dix sous de cens sur son ouvroir qui est dans le quartier des merciers. L’an de grâce 1200. »Parmi les abréviations, figurent sur la dernière ligne, pour « Gratiae » (Grâce), les lettres « GRE » surmontées d’un tilde. Ceci rappelle que dans l’Occident chrétien, le temps est compté à partir de la naissance de Jésus Christ.L’héritage antique est bien perceptible, avec les chiffres romains figurant sur la première ligne (XII : 12 puis MCC : 1200) et la date, calculée selon la coutume romaine. Chaque mois est divisé en trois parties : calendes (premier jour), nones (5e ou 7e jour) et ides (13e ou 15e jour). Les jours sont comptés à rebours. Selon notre calendrier, utilisé depuis 1564, la date du « douze des calendes d’avril » correspond au 21 mars. 

Le rayonnement de l'abbaye Saint-André-le-BasDominant le confluent du Rhône et de la Gère, l’abbaye est fondée au 6e siècle. Les moines bénédictins édifient le cloître au 12e siècle. La dernière restauration du cloître a eu lieu dans le cadre du Plan Patrimoine, en 2010-2011. Elle s'est accompagnée d'une nouvelle muséographie présentant une sélection de sept inscriptions en rapport avec l'histoire de l'abbaye et de son quartier, complétée par une partie des colonnettes déposées du clocher de l'église.