Depuis la rive droite du Rhône, Vienne s’offre au regard. Au 17e siècle comme déjà durant le Moyen Age, la puissance de l’Église est bien visible. Le Rhône semble s’écouler paisiblement alors que son régime irrégulier (crues et étiage) rythme la navigation et la vie des riverains.
Une mise en scène grandioseLa gravure présente une distinction nette entre les rives du fleuve. La rive droite est largement rurale, en écho à l’abandon intervenu à la fin de l’Antiquité. La rive gauche montre une ville s’étirant entre Rhône et collines. Or avant l’essor industriel des 18e et 19e siècles, Vienne possède encore de nombreux jardins et vignes.Le panorama rend compte librement de la topographie de Vienne, marquée par ses cinq collines. Sur deux d’entre elles deux forteresses sont visibles, ainsi que l’enceinte médiévale reprenant le tracé des remparts antiques. A gauche, sur le mont Salomon, le château de la Bâtie doit sa construction à l’archevêque Jean de Bernin au 13e siècle. Au centre, le « château de Pipet » appartient aux chanoines. Tous deux sont démantelés au 17e siècle à la suite de l’édit de Richelieu qui ordonne la destruction des places fortes à l’intérieur du royaume.
Cathédrale, églises et monastèresLe paysage urbain est peuplé de clochers. Aux abords de la confluence entre la Gère et le Rhône, se dressent Saint-Sévère, Notre-Dame-d’outre-Gère et Saint-Martin.Au sud de la rivière, la densité du tissu urbain rend la lecture difficile, sans oublier la part de convention utilisée pour ce type de gravure. L’abbaye de Saint-André-le-Bas porte la lettre L qui renvoie à la légende erronée « L – Saint-Pierre » : l’abbaye Saint-Pierre est en réalité au sud de la cathédrale. Celle-ci s’impose massivement, avec ses deux tours. Le collège des Jésuites (actuel collège Ponsard) porte la lettre « O ».
Le lien avec la rive droite du RhôneSainte-Colombe est aussi largement occupée par les propriétés religieuses, avec notamment le couvent des Cordeliers. La Tour des Valois est le vestige de la forteresse construite par le roi Philippe VI au 14e siècle. Le pont en pierre médiéval, attesté par des documents d’archives en 1219, est représenté de manière très libre. Les nombreuses crues du Rhône nécessitent un remplacement d’une partie des arches par des constructions en bois.