Temple d’Auguste et de Livie, Vienne

Le temple est le témoin précieux de l’attachement de Vienne à l’empire fondé par Auguste. Il est le seul temple romain conservé en France avec la Maison Carrée à Nîmes. Sa transformation en église au Moyen Age a assuré sa sauvegarde.

Symbole religieux de l’empire romainEn 121 avant J.-C., Vienne est conquise par les Romains. Elle est fidèle à Rome pendant la Guerre des Gaules. En récompense elle est favorisée par Jules César puis par Auguste. Ses nombreux édifices publics, dont plusieurs temples, témoignent de son rang de capitale de la Cité de Vienne (le territoire de la Cité de Vienne couvre près de 14000 km2 du Rhône aux Alpes, il inclut Genève et Grenoble).

Le temple est construit au cœur de la ville. Il est intégré au forum, vaste ensemble public clos par des portiques à colonnades. Le temple est mis en valeur grâce à un podium.

Un temple dédié à Rome, Auguste et son épouse LivieDes traces de lettres sur la partie haute de la façade Est permettent de connaître la triple dédicace de l’édifice. La population assiste en contrebas aux cérémonies, comprenant des offrandes. La libation est un rituel très pratiqué. Les sacrifices d’animaux ont pour but de s’assurer la faveur des dieux.

Seuls les prêtres accèdent au podium et à une pièce unique, la cella, par l’escalier, situé sur le côté Est. Un mur aveugle ferme l’édifice à l’ouest.

Une cella a pour fonction d’abriter la représentation d’un dieu ou d’une déesse, voire de plusieurs. Lorsque Caius Octavius Thurinus devient empereur en 27 avant J.-C., le Sénat le nomme Auguste. Il lui reconnaît des qualités divines. Livie est divinisée en 44 après J.-C. par l’empereur Claude.

De l’église au monument actuelÀ la fin du 4e siècle, le christianisme devient la religion officielle de l’empire. Le temple est préservé grâce à sa transformation en église, peut-être dès le 6e siècle. Ceci entraîne des modifications importantes : la cella est détruite et les espaces entre les colonnes sont bouchés. À la Révolution l’église est fermée. La restauration du temple, menée entre 1852 et 1880, a pour conséquence la destruction des vestiges de l’église. La cella est reconstruite.

À la suite de travaux menés dans le cadre du Plan Patrimoine, chacun peut accéder au podium et la cella pour participer à des ateliers ou des visites, ou voir des installations d’art contemporain. C’est un point de vue privilégié pour observer les 16 colonnes décorées de chapiteaux corinthiens, reconnaissables à leur décor végétal.