Etienne Rey choisit un point de vue privilégié, au sud du ruisseau Saint-Marcel, pour rendre sensible la grandeur de Vienne antique. Le peintre rend compte des travaux de terrassement gigantesques entrepris pour mettre en scène les édifices publics, construits sur des terrasses qui s’étagent dans un mouvement ascendant d’ouest en est.
Un site stratégiqueL’intérêt à la fois défensif et commercial du site, déjà apprécié des Gaulois, est reconnu par les Romains. Vienne devient une des plus grandes villes de Gaule, avec 200 hectares bâtis au 2e siècle après J.-C.Rey se positionne sur le flanc nord du mont Saint-Just, d’où la vue est remarquable. Les contreforts du massif du Pilat dominent la rive droite du Rhône. Le fleuve décrit une large courbe. Rive gauche, se dressent deux des cinq collines viennoises. A l’arrière-plan, les coteaux en direction de Seyssuel sont visibles.
Une parure monumentale digne de l’empire romainDe gauche à droite se distinguent le forum, un escalier monumental qui conduit à une terrasse bordée d’un portique, une esplanade où se dressent deux temples, un édifice au mur courbe, et enfin au sommet de la colline une forteresse.L’artiste s’appuie sur le travail de Pierre Schneyder (1733-1814), fondateur de l’archéologie scientifique à Vienne. Des édifices antiques sont alors enfouis sous terre après de longs siècles d’abandon. Tel est le cas du bâtiment représenté avec un mur courbe. Rey, suivant Schneyder, y voit un amphithéâtre à la forme d’ellipse, où se déroulent des combats de gladiateurs.Un anachronisme se trouve au centre du tableau, avec une forteresse au sommet du mont Salomon. Or le château de la Bâtie a été construit par l’archevêque Jean de Bernin au 13e siècle, puis démantelé au 17e siècle.
Les découvertes faites après Etienne ReyL’hypothèse d’un amphithéâtre sur la colline de Pipet est abandonnée au début du 20e siècle. Au bas des gradins, il n’y a aucune trace d’un mur suffisamment haut pour protéger les spectateurs des bêtes sauvages. L’édifice est un théâtre. Il aurait donc fallu représenter un mur plat et non courbe.Le dégagement partiel des vestiges sur le mont Saint-Just et la mise au jour de deux blocs de marbre portant l'inscription ODEV[M] en 1959 lors de la fouille de la scène confirment l’hypothèse d’un odéon, dédié à la musique et la poésie.Sur la rive droite du Rhône, le site archéologique est mis au jour en 1967. Il s’agit d’un quartier de Vienne antique.L’exercice de reconstitution de la ville antique proposé par Rey est complété par les maquettes du musée de Saint-Romain-en-Gal-Vienne et du musée de l’ancien Evêché à Grenoble. Elles témoignent de l’état des recherches archéologiques.