Temple romain dit « de Diane », Aix-les-Bains

Le Temple romain dit « de Diane » est un remarquable édifice qui figure parmi les trois temples romains français en élévation les mieux conservés, après celui de la Maison Carrée à Nîmes et le Temple d’Auguste et de Livie à Vienne. Conservé entier jusqu’à aujourd’hui et classé Monument historique depuis 1875, il date du 2e siècle après J.-C. Pèlerinage au dieu guérisseur Bormanus Entre le 1er siècle avant J.-C. et le 5e siècle après J.-C., les romains font de l’Aix gauloise, dénommée jusque là Aquae Allobrogum, un vicus important. Ils édifient de vastes thermes au centre de la ville. Autour des thermes se trouvent des éléments classiques de la cité romaine : le temple, l’arc romain et de nombreuses villas. Le temple est dit « de Diane » d’après une tradition arbitraire du Moyen-Âge. Il n'a pas livré à ce jour sa dédicace, mais on sait que le culte au Dieu celte Borvo perdure à la période romaine. À l’époque, on se rend aux eaux pour des questions d’hygiène, pour se détendre et se rencontrer, mais la démarche est avant tout celle d’un pèlerinage pour invoquer le dieu guérisseur. 

À la mode grecque Le temple présente les attributs et l’architecture d’un temple grec. De forme rectangulaire, il est situé sur un podium de trois mètres de haut, le sol de l’époque étant bien plus bas que celui d’aujourd’hui. On y accède par un escalier qui mène à deux espaces : l’entrée du temple ou pronaos, qu’une porte sépare de l’espace clos du temple ou cella. La tradition veut que l’on ne rentre pas du pied gauche (sinistra) dans le temple, ce qui porterait malheur. 

De multiples usages Aujourd’hui enclavé dans le château des marquis d’Aix, construit au 15e siècle, le Temple de Diane connaît de nombreux usages. Il accueille en 1824 le premier casino de la ville puis abrite à la fin du 19e siècle le musée Lepic de peintures et de sculptures. C’est à cette époque qu’on le dote de grands contreforts, pour consolider les murs. Il sert également d’hôpital pendant la Seconde Guerre mondiale. Il accueille aujourd’hui la collection archéologique de la ville : statues, céramiques, amphores, cadran solaire, fibules et épigraphie révèlent l’histoire et les pratiques de l’Aix romaine. 

Les archéologues et les chercheurs continuent à s’interroger sur ce monument remarquable ainsi que sur le passé encore trop méconnu du vicus aixois.