Protégée à l’ouest par la barrière des monts du Forez, la plaine est une large cuvette constituée de sols argileux qui favorisent l’évaporation de l’eau. Cet état, associé à une pluviométrie moyenne faible, explique la difficulté à cultiver cette terre. C’est pourquoi des solutions ont été trouvées, notamment la création d’étangs, qui permet aussi de canaliser les flux d’eau issus des montagnes environnantes.
Des étangs aménagés depuis le Moyen ÂgeAu Moyen Âge, le paysage de la plaine est modelé par la création de multiples étangs sur ces terrains peu fertiles. En 1233, le comte de Forez est le premier à en aménager, bientôt imité par les seigneurs laïcs et ecclésiastiques les plus riches du comté. À la fin du 18e siècle, six cent étangs occupent environ 3000 hectares. Ils se situent essentiellement sur trois zones, celles du mont d’Uzore, de Bussy et de la partie sud-est de Feurs. L’avantage de ce système, qui alterne mise en eau pour la pisciculture et vidange pour la culture, est d’amender les terres et d’apporter un revenu complémentaire à l'agriculture.
La moitié des étangs est asséchée dans la deuxième moitié du 19e siècle pour cause d’insalubrité, tandis qu’un paysage bocager apparaît, favorisé par les nouveaux apports en eau du canal du Forez. L’activité des étangs se répartit entre la pisciculture (carpes, brèmes, brochets) et la chasse au gibier d’eau. Cette dernière activité, très importante, est héritée d’une tradition du 19e siècle initiée par la bourgeoisie industrielle stéphanoise et lyonnaise. En effet, celle-ci s’est constituée de vastes domaines agricoles organisés autour d’un château. Les propriétés comportent un ou plusieurs étangs dédiés à la chasse, entourés d’un paysage arboré, dessiné à la mode des parcs paysagers des aristocrates anglais.Les étangs accueillent aujourd’hui, une faune avicole particulièrement abondante.