Claude d’Urfé (1501-1558), gouverneur du Forez et ambassadeur du roi François Ier à Rome, se fait le principal mécène de l’art Renaissance en Forez. Au contact de nombreux intellectuels et artistes pendant ses séjours à la cour de France et lors de ses voyages en Italie, il transforme le vieux manoir fortifié de ses ancêtres en un somptueux château de style italianisant.
Le château d’un homme cultivéComme tout seigneur de grande lignée, il utilise les arts pour affirmer son pouvoir et son rang. Chaque œuvre et pièce du château sont conçues pour frapper les esprits, autant par leur qualité esthétique que par le message délivré, philosophique, poétique ou religieux.
À titre d’exemples, un sphinx accueille les visiteurs au pied de la rampe du château, une courte citation latine est gravée sur sa poitrine. Il constitue une allusion à l’antiquité romaine et égyptienne qui sont redécouvertes à l’époque de la Renaissance.
Un décor raffiné à la mode italienneLa grotte ou salle des Rocailles est un magnifique exemple de l’art de la rocaille (décor fait de l’assemblage de coquillages, de cailloux et de sables colorés et tendant à imiter l’intérieur d’une grotte). La salle est dédiée à Neptune, dieu romain des eaux vives et des sources. La chapelle, attenante à la grotte, est ornée d’un décor très raffiné de peintures et gypseries. Malheureusement, le pavement en faïence d’origine ainsi que les lambris en marqueterie ont été démontés et vendus au 19e siècle.
Enfin, les jardins, entourés d’un mur crénelé, irrigués par une dérivation des eaux du Lignon sont sobres et raffinés. Ils constituent un des premiers jardins Renaissance encore inspiré de ceux du Moyen Âge caractérisés par leur clôture de hauts murs et leur division en compartiments carrés.