Estressin, Vienne

Au nord du centre-ville de Vienne, les coteaux qui bordent le Rhône forment deux étranglements entre lesquels s’étend la plaine d’Estressin. Le quartier est marqué par son rôle de passage dès l’Antiquité : il est traversé par le compendium, voie romaine entre Vienne et Lyon. Au Moyen Age, l’habitat s’organise en faubourg le long de la voie. Au cœur des activités industrielles des 19e et 20e siècles, Estressin est traversé par la voie ferrée reliant Lyon à Valence.

Les aménagements de l’époque industrielleLa voie de chemin de fer dote Vienne de deux gares sur la ligne du Paris-Lyon-Méditerranée : en 1855 pour le centre de Vienne et en 1875 à Estressin. Les usines d’Estressin bénéficient du transport ferroviaire. La plus importante est l’entreprise textile Pascal-Valluit (1917-1967), qui s’étend sur 22 hectares. Elle est le fruit de la fusion entre Béchevienne, fondée en 1816 au bord de la Sévenne, et Bonnier. Pascal-Valluit recrute de nombreux immigrés, dont des réfugiés arméniens. Leurs enfants sont scolarisés à l’école Jean-Jaurès, inaugurée en 1926. Face à une concurrence accrue proposant des tissus innovants, les usines ferment dans la deuxième moitié du 20e siècle, à Estressin comme dans d’autres quartiers viennois.

Nationale 7 et autoroute du soleilDans les années 1930, l’apparition des congés payés lance l’âge d’or de la Nationale 7, reliant Paris à Menton. Estressin est traversé par cette route. Durant les Trente Glorieuses, le trafic routier s’intensifie. Une portion de l’autoroute A7 est construite en encorbellement sur le Rhône en 1965. Elle est déviée sur la rive droite du fleuve dix ans plus tard, avec les viaducs de Chasse-sur-Rhône / Saint-Romain-en-Gal, au nord, et celui d’Ampuis / Reventin-Vaugris au sud. Les quais viennois restent un itinéraire de déviation de l’autoroute. En face d’Estressin, les quais, intégrés à la ViaRhôna.