À l’époque médiévale, les premières assemblées municipales se réunissent dans le quartier Saint-Jean, centre artisanal et économique de la ville. Une maison communale y est mentionnée au 13e siècle. Jusqu’au 19e siècle, il n’existe pas d’édifice construit spécifiquement pour les fonctions municipales qui s’installent dans des maisons particulières puis dans les couvents délaissés... La vétusté du dernier bâtiment pousse finalement la municipalité à envisager un véritable projet.
Grand mouvement d’embellissement de la villeAprès plusieurs projets inaboutis, l’opinion est unanime : il faut un bâtiment neuf. On décide la mise au concours d’un projet pour l’Hôtel de Ville. Le 30 avril 1890, soixante-dix-sept projets sont exposés dans une salle du musée. Deux architectes parisiens associés, Bertch et Proust-Bischoff sont retenus.La reconstruction de l’Hôtel de ville intervient dans un vaste mouvement de rénovation et d’embellissement de la ville. En 1891, à peine les fondations terminées au cœur de la ville ancienne, les travaux sont stoppés pour réfléchir à un emplacement plus prestigieux. Les nouveaux boulevards avec leurs cafés, leurs grands magasins élégants et la gare suscitent l’intérêt grandissant de certaines élites. Après maints débats, la réhabilitation du centre ancien va l’emporter sur le prestige des nouveaux quartiers.
Un hôtel de ville de la 3e RépubliqueL’hôtel de ville de Valence est caractéristique de l’éclectisme de la fin du 19e siècle. Ce mouvement emprunte ses références à l’architecture classique mais aussi au Moyen-Age et à la Renaissance. L’histoire de l’art et l’histoire nationale et locale sont revisitées pour créer de nouveaux symboles. Les hôtels de ville sont conçus pour exalter les valeurs républicaines.
L’aménagement intérieurL’aménagement intérieur est particulièrement soigné. L’escalier monumental du hall d’entrée mène au « bel étage », où architecture, mobilier et décor reflètent un Moyen Âge et une Renaissance remis au goût du jour par Viollet-le-Duc : hauts plafonds peints à caissons, cheminée et lustres monumentaux, vitraux, mobilier sculpté, cuir décoré de griffons imités de la Renaissance…Les plafonds à caissons de la salle des délibérations et de la salle des mariages sont conçus à la gloire de personnalités locales, la plupart ayant œuvré pour les bienfaits et la défense de la nation. Dans la salle des mariages deux grandes peintures de Louis Ollier représentent les allégories des Fiançailles et du Mariage pour insister sur les devoirs moraux des citoyens.