Une exposition au Musée des Beaux-Arts de Chambéry (novembre 2017-mars 2018) et un ouvrage édité par la Fondation Facim (partenaire de l’exposition) et Fage éditions, retracent la vie de cet artiste autodidacte qui commença à peindre à plus de 60 ans dans sa maison de Moûtiers (Savoie).
L’artiste
Anselme Boix-Vives est né en Espagne en 1899. Il ne fréquente aucune école pendant son enfance. Il arrive à Albertville en 1917 et travaille à la mine ou dans les usines de la région, tout en vendant des fruits et légumes dans une voiture à bras. Très vite, son esprit d’entreprise lui permet d’accompagner les transformations que connaît la région : il vend et livre des primeurs d’abord dans les stations thermales puis, dès les années 1950, dans les premières stations de ski.
C’est à Moûtiers (Tarentaise) qu’il s’établit ensuite avec sa famille, tenant pendant des décennies un magasin d’alimentation générale. Anselme Boix-Vives est aussi un idéaliste : il poursuit toute sa vie un rêve de paix universelle.
A 60 ans passés, il se met à peindre, encouragé par l’un de ses fils. Malgré les moqueries de certains à la vue de sa première exposition, auto-organisée dans l’épicerie familiale, son travail est remarqué ; à partir de 1964, Boix-Vives est exposé à Paris, Berne, Lausanne, puis à New York, à Val d’Isère, en Allemagne…
Sa courte carrière d’artiste s’achève à sa mort en 1969. Une grande exposition lui rend hommage à la galerie Denise Berteau à Paris.
Une retrospective en deux temps
L’exposition du Musée des Beaux-Arts de Chambéry est la première depuis celle qui fut organisée en 1992 à l’occasion des Jeux olympiques d’Albertville. Elle a présenté plus de quatre-vingts oeuvres et un ensemble de documents, montrant la richesse de l’inspiration et des thèmes abordés par Anselme Boix-Vives, même si de prime abord on peut croire que cette peinture est « naïve ». On y voit aussi que l’artiste est un grand coloriste.
L’ouvrage intitulé « Anselme Boix-Vives » présente de nombreuses reproductions d’oeuvres, accompagnées de deux textes explicatifs. Jean-François Chevrier, commissaire de l’exposition, montre les lignes de force du travail de l’artiste, tandis que Bruno Berthier, historien et géographe, inscrit ce destin hors norme dans le contexte du développement extraordinaire de la Savoie au 20e siècle.