Ce poste à essence, comme beaucoup d’autres construits dans les années 1930-1950 marque la Nationale 7 de son architecture volontairement moderniste. La station service devient le symbole de la modernité liée au monde des transports en pleine expansion à cette époque.
La Nationale 7, un peu d’histoireLa vallée du Rhône a toujours été une zone de transit et de passage. Avant la colonisation romaine, une voie de circulation existe déjà le long du Rhône à distance relative du fleuve. Sur les bases de cette ancienne voie, les Romains aménagent à leur tour une voie principale Nord-Sud au 1er siècle de notre ère. Au 18e siècle, une véritable politique d’aménagement routier est mise en place. À cette époque, les routes sont classées en fonction de leur importance ; les grands axes sont appelés « routes royales », elles deviennent « routes impériales » avec Napoléon Bonaparte et se dotent de numéros. Celle qui dessert la vallée du Rhône obtient le numéro 7. À la chute de l’empereur, les routes redeviennent « royales » puis finalement « nationales » en 1830.
La Nationale 7, un mythe populaireLa Nationale 7 s’est vue attribuer le surnom de « route des vacances ». En 1936, le gouvernement de Léon Blum crée les congés payés pour tous. Cette mesure sociale sans précédent ouvre la route des vacances au monde ouvrier et aux plus modestes qui se rendent pour la première fois à la mer.
L’architecture des stations serviceL’architecture des stations service s’ouvre aux nouveaux champs d’expériences architecturales.D’accès facile à l’angle de deux rues, le Relais du Sud adopte la couleur blanche pour accrocher le regard et une grande flèche repérables de loin.
Construite en 1937 au carrefour des avenues Victor Hugo et Maurice Faure par l’architecte Henri Garin, la station fait référence à l’industrie automobile par un jeu de courbes longilignes, mais également à l’architecture aéronautique et navale avec une cheminée aérodynamique et les hublots de l’auvent en forme de proue de navire. A cela s’ajoute certaines citations purement modernistes, comme les colonnes en béton armé sans base ni chapiteau. Tous ces éléments inscrivent la station-service dans l’art déco. Cet ensemble comporte à l’origine un garage fonctionnel et un lieu de convivialité (bar, hôtel, restaurant), destiné à faire patienter les voyageurs le temps d’une révision, d’une réparation ou d’une pause sur la route des vacances.