Châtel-Guyon, l'aventure du thermalisme

Résultat d’une véritable aventure humaine où médecins, financiers et architectes ont conjugué leurs efforts, Châtel-Guyon, l’une des villes thermales les plus récentes, se hisse, dans l’Entre-deux-Guerres, au sixième rang des stations françaises. Elle a intégré le réseau des villes thermales européennes (2011).

Des hommes, une histoire

À partir de la butte du Castrum Guidonis qui lui a donné son nom, Châtel-Guyon développe au 19e siècle un quartier thermal somptueux le long du Sardon, en contrebas du bourg vigneron. La ville construit un établissement de bains et des personnalités comme les frères Brosson, hommes d'affaires reconnus, ou le médecin Alexis Baraduc marquent son histoire. Dans son roman Mont-Oriol (1887), Guy de Maupassant conte son développement. Ainsi débute la renommée de la station que fréquentent dans les Années Folles, sultans, rois arabes, notables d'Afrique ou maharadjah des Indes…

Au programme du curiste : les soins…

Exploitées à partir du 19e siècle, ces eaux de source, uniques en Europe par leur teneur en magnésium, sont prescrites pour les troubles de l’appareil digestif, urinaire et les rhumatismes. Afin de convaincre le public des vertus ancestrales des eaux, l’architecture des Grands-Thermes (1904-1906) fait référence à l’Antiquité romaine et, par ses motifs, au roman auvergnat.

…mais aussi les divertissements

Le Parc Thermal, ses boutiques (1904-1905) et ses buvettes (1906-1909) offrent au promeneur diverses déambulations. Le Théâtre du Casino (1899 et 1909), à la façade néo-rococo et à la salle à l’italienne, unique avec son toit ouvrant, propose des spectacles et les salles de jeux du Casino (1899 et 1909) de nombreuses distractions.

Une profusion de styles et de matériaux

Les hôtels et villas forment un catalogue d’architectures variées et pittoresques : de l’éclectisme à l’Art Déco, en passant par le régionalisme et l’Art Nouveau. La Poste (1931), dominée par une tour polygonale, prend des airs faussement villageois. La façade de la Gare (1910-1912) frappe par l’utilisation de la brique, de la pierre claire et de carreaux en céramique.

Un thermalisme contemporain

Les Thermes Henry (1983) renouvellent l’image du thermalisme avec une architecture de béton et de verre où se mire le parc. Aujourd’hui, Châtel-Guyon joue la carte de l’avenir avec la création d’un complexe thermal et touristique ultra-moderne : Aïga Resort (2020). Combinant espaces de soins, résidences et centre de recherche médicale, son architecture s’inspire du patrimoine Art Déco de la station.