L’eau ferrugineuse de la source située au lieu-dit « La Chataigneraie » semble connue depuis longtemps. Au 17ème siècle elle est déjà prescrite par des médecins et des malades se rendent à Amphion en cure thermale. Très appréciée et très fréquentée, la source attire au 18ème siècle des personnalités mondaines et politiques de Suisse, France, mais aussi Grande-Bretagne. Amphion n’étant qu’un village, les curistes (personnes suivant une cure thermale) résident à Évian. Les vertus thérapeutiques de cette eau riche en fer sont démontrées en 1787.
A Évian, en 1790, le marquis de Laizer découvre les bienfaits d’une autre source, située dans le jardin de la famille Cachat. Au début du 19ème siècle, la source d'Amphion est toujours celle qui intéresse le plus de monde. En 1851, on construit d’ailleurs un bâtiment pour les curistes, à la fois hôtel et salle de jeux.
En 1861, de nouvelles sources alcalines (eau dotée d’un pH supérieur à 7 qui a des vertus anti-oxydantes et d’élimination des toxines) sont découvertes sur les coteaux d’Amphion et acheminées juste à côté d la source ferrugineuse. Le site devient alors un véritable établissement d’hydrothérapie (de soins par l’eau) : salons de lecture, bains, douches, piscine, logements.
A la fin du 19ème siècle, une autre source est découverte à Amphion : la source Maxima. Il s’agit d’une source alcaline, similaire à celle d’Évian dotée d’un débit prodigieux. Elle sera embouteillée en eau de table. Les curistes affluent. C’est l’apogée des thermes d’Amphion, soulignée par une ultime découverte pendant les travaux de captage de Maxima, celle de la source sulfureuse du Terrier, du nom du propriétaire du terrain. Cette eau contenant du sulfure d'hydrogène a des effets bénéfiques dans les maladies de la peau et des poumons.
Au même moment, l’Académie de médecine reconnaît les effets favorables de l’eau d'Évian pour la santé (1878), et le ministère de la Santé autorise sa mise en bouteille. Grâce à cela et sa capacité hôtelière bien plus importante, la station d'Évian se développe à grande vitesse, au point d’en faire rapidement oublier Amphion, délaissée des curistes dès le début du 20ème siècle.
L’ancien établissement thermal d’Amphion est aujourd’hui l’Hôtel des Princes. Seule l'activité hôtelière y est proposée