L’église Saint-Nicolas, Saint-Nicolas-la-Chapelle

Située à la sortie des gorges de l’Arly, l’église Saint-Nicolas possède un des rares exemples en Savoie de baldaquin au-dessus de l’autel majeur, à la place des traditionnels retables baroques. Elle fut construite de 1774 à 1776, en remplacement d’une ancienne église qui menaçait ruine. Son clocher, terminé par un petit corps octogonal surmonté par un lanternon à colonnettes et une flèche, est remarquable par sa finesse et sa légèreté. 

L’art baroque en SavoieAux 17e et 18e siècles, l’art baroque s’est largement répandu dans les hautes vallées de Savoie pour parer les édifices religieux d’un somptueux décor peint et sculpté. À la suite  du Concile de Trente (= Réunion des grands responsables de l’Eglise Catholique à Trente, en Italie du Nord, de 1545 à 1563) destiné à lutter contre les idées protestantes, l’Église catholique lance un grand mouvement de réforme, qui va trouver un écho particulièrement fort en Savoie (État indépendant de la France). L’art baroque s'exprime à travers des intérieurs très chargés, avec des décors caractérisés par les dorures et la polychromie. Plus qu'un art architectural, le baroque est un art du mobilier. Retables, confessionnaux, chaires à prêcher… sont parmi les plus beaux éléments de l'art baroque.

L’église Saint-Nicolas, Saint Nicolas était évêque de Myre en Asie Mineure aux 3e et 4e siècles. Son culte, déjà important en Orient, se développe en Occident lorsque ses reliques sont transférées au 11e siècle à Bari, en Italie du Sud. De sa riche légende, on a surtout retenu l’épisode des trois enfants ressuscités du saloir, et c’est ce miracle qui valut à Saint Nicolas d’être considéré comme le protecteur des enfants.La façade, protégée par un important avant-toit, est ornée d’un portail typiquement baroque en tuf. Le fronton curviligne interrompu s’ouvre sur une niche contenant une statue de Saint Nicolas et les trois enfants du saloir.Les peintures murales, quoique réalisées en 1862 par Clément et Emilien Giacobin, sont bien dans la tradition baroque : elles représentent les grands personnages de l’Église (Évangélistes, saints locaux, Vierge Marie) sur un fond très lumineux. 

La pièce maîtresse : le baldaquin de l’autel majeurConstruit dans la seconde moitié du 18e siècle, il surprend par sa forme et son exubérance. Il a été réalisé par Joseph Gilardi et Jean-Charles Mollino, originaires de la Valsesia (vallée entre Milan et Turin). Sur l’autel, est posé le tabernacle, entièrement doré (conserver les hosties sacrées). Au-dessus, le baldaquin est de forme ovale, composé de six colonnes torses, autour desquels s’enroulent des pampres de vigne, des rosiers et lauriers. Six volutes chargées de guirlandes s’appuient sur l’entablement pour soutenir une vaste couronne surmontée d’une croix. De chaque côté, deux anges soufflent triomphalement dans leurs trompettes. Au centre de la composition, entre deux anges, Saint Nicolas paraît s’élever dans le ciel.Le baldaquin est un structure en bois, en pin cembro (ou arolle), doré avec des feuilles d’or et d’argent. Certaines parties sont peintes en rouge. L’ensemble donne une impression de grande richesse.