Les greniers, Haute vallées de Savoie

Les greniers sont de petites constructions en bois. Ils existent dans toutes les régions de montagne et sont parfois appellés mazots. Dans les Alpes du Nord on les observe essentiellement en Haute-Savoie, en Beaufortain, en Chartreuse, en Basse-Tarentaise, dans l’Arvan-Villard et dans les vallées adjacentes de la Basse-Maurienne. On ne rencontre pas de grenier quand l’architecture est en pierre sauf dans les régions où ils témoignent d’un ancien mode de construction en bois.

Un chalet miniaturePetite construction annexe plus ou moins éloignée de l’habitation, le grenier servait à stocker à l’abri des risques d’incendie. Il contenait du grain (blé, orge ou seigle), de la viande fumée, des costumes, des vêtements, des papiers importants. Il était parfois construit sur une cave pouvant abriter des fruits, des légumes, du vin, parfois du cidre. La richesse de leur contenu explique que dans certaines régions, il était appelé ‹‹trésor››. Le grenier peut prendre de multiples formes, ‹‹raccard›› valaisan isolé du sol par des pierres plates pour le protéger des rongeurs, grenier simple à une seule pièce (Maurienne, Basse Tarentaise, Chartreuse), grenier à étage (Chablais, Faucigny), ou parfois greniers doubles construits côte à côte (Beaufortain).

Le grenier tout comme le chalet traditionnel est constitué d’un assemblage de bois et de pierre. Son soubassement en pierre isole de l’humidité et les parois de bois sont constituées de madriers empilés horizontalement les uns sur les autres et entrecroisés aux angles. Il existe une seule ouverture : une porte très basse au sommet légèrement arrondi. Le toit est couvert de tuiles en bois clouées (les tavaillons ou les ancelles) et maintenues par de grosses pierres. 

Un quartier résidentiel au cœur d’une station de sports d’hiverC’est à Courchevel, à partir de 1951, sur l’initiative de son architecte – Laurent Chappis – qu’un nouveau quartier fut élaboré. Il s’agissait de démonter des greniers issus de la vallée voisine de Maurienne et de les remonter dans la station tarine afin de les proposer comme chalet d’habitation pour des skieurs-citadins. Pour montrer l’exemple, l’architecte investit un premier grenier et l’habita en famille. Le succès fut immédiat et une quarantaine de greniers-mazots furent reconstruits, leur donnant ainsi une seconde vie.