Le pont Pakowski sur l’Allier, Nonette

Sur la rivière Allier, entre Issoire et Brioude, il faut attendre les ponts suspendus du 19e siècle pour que la traversée soit enfin facilitée. À Nonette, un projet de pont, prévu au départ en acier, subit plusieurs pauses et modifications, jusqu’à l’ouverture à la circulation d’un pont en béton armé en 1926.

Un site accidentéLa silhouette du pic volcanique de Nonette domine la rivière dans la courbe d’un méandre au lit changeant. La vigueur des eaux de l’Allier façonne là un milieu en perpétuelle évolution, propice à une riche biodiversité.Le sommet du pic porte l’empreinte d’un château-fort, siège d’une prévôté à vaste emprise territoriale au 13e siècle. Reconstruit par le duc de Berry vers 1370, il est détruit sur ordonnance royale après 1633. Il se situait près d’un croisement de routes traversant l’Auvergne selon les axes nord-sud et est-ouest.

Franchir l’AllierPeu de ponts du Moyen-Age ont résisté aux crues de la rivière. Au pied du château de Nonette, l’Allier était franchie au 13e siècle par un pont en pierre qui disparaît ensuite. Au 19e siècle, riverains et voyageurs utilisent un bac à traille, dirigé par un passeur. Au début du 20e siècle, les communes entreprennent la construction d’un ouvrage d’art moderne.

Un pont en béton arméDepuis le milieu du 19e siècle, la technique du béton armé se perfectionne. L’insertion d’armatures en fer dans le béton renforce sa résistance à la traction. L’entreprise de François Hennebique diffuse le système de la poutre à étrier à partir de 1892. Autorisé en France en 1906, il se répand après-guerre dans les bâtiments et les ouvrages d’art.

Un projet au long coursLe pont est construit en deux phases entre 1913 et 1926. Interrompu par le conflit de 1914-1918, le chantier est aussi ralenti par les difficultés économiques de l’après-guerre, malgré l’énergie dont fait preuve son principal promoteur, le conseiller général Jules Pakowski. Le tablier de 126 mètres et ses trois arches en béton armé reposent sur des piliers en pierre de taille. Il illustre la technique du bow-string mise en œuvre par la société Hennebique.Le pont a bénéficié d’une importante restauration en 2014. Repère dans le paysage, c’est aussi un lieu de sociabilité qui conserve une guinguette, attirant promeneurs et baigneurs.