Le casino-théâtre reflète le succès et le prestige de la station thermale.
Le premier casino-théâtre
L’architecte parisien Albert Le Voisvenel (1852-1905) a donné les plans du Casino, ouvert en 1899, et de son théâtre, inauguré en 1900.
La façade du Théâtre, exemple ostentatoire d’architecture néo-rococo, s’ouvre sur la place Brosson. L’architecte a largement puisé dans le répertoire décoratif du 18e siècle : emmarchement à degrés ondés, agrafes, consoles, tympan avec cartouche et mascaron, ou pots à feu.
Tourné vers le parc, le premier Casino comprend une salle de restaurant, un café, des salles de jeu et des salons.
Le second casino-théâtre
Avec l’augmentation du nombre des curistes, il devient nécessaire d’agrandir le Casino-Théâtre. Chargé de ces travaux, l’architecte et décorateur Édouard Niermans (1859-1928) ajoute au Casino trois grandes salles de restaurant et un corps de bâtiment abritant une vaste salle des fêtes et des salons.
Il remanie le Théâtre avec audace : le niveau de la salle et de la scène sont abaissés de 2 m., ce qui permet l’installation de deux larges balcons. Doublé, le nombre de places passe à 600. Les parties hautes des murs offrent un exubérant décor rococo qui date des premiers travaux, tandis que les trophées d’instruments de musique de goût Louis XVI datent du second aménagement.
L’engouement pour le Casino-Théâtre
Le nouveau Casino-Théâtre ouvre en 1909 et son élégance et son raffinement suscitent l’admiration générale. En 1928, une salle de jeu et une salle de restaurant sont transformées en dancing pourvu d’un décor à la mode : large frise en bas-relief sous un plafond à ressauts ; la frise et les deux piliers qui la portent sont ornés de motifs exotiques (gazelle, danseuse africaine) destinés à flatter les curistes des Colonies. En 1975 est réalisée une importante véranda. Cette avancée et le dancing constituent le café-restaurant Le Colonial.
Le Casino-Théâtre de Châtel-Guyon est inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 2003. La restauration du théâtre (2014-2015) a valu à la Ville de Châtel-Guyon le prix spécial Dynamisme territorial des Rubans du Patrimoine.