Vienne est réputée pour l’ancienneté de sa communauté chrétienne, attestée dès le 2e siècle, et ses monastères. La ville est siège d’évêché dès le 3e siècle. Du 9e siècle à 1790, les archevêques et les chanoines occupent une part importante de la ville. Depuis 2007, l’évêque de Grenoble est l’évêque de Grenoble Vienne.
L’empreinte de Sanctus et de saint MauriceVienne garde la mémoire des premiers chrétiens, martyrisés sous l’empire romain en raison de leur foi en un dieu unique.La paroisse dont Saint-Maurice fait aujourd’hui partie porte le nom de « Sanctus en Viennois ». Elle perpétue le souvenir du diacre Sanctus, premier représentant connu de l’Église de Vienne. Il figure parmi les martyrs lyonnais aux côtés de sainte Blandine en 177.Au 4e siècle, le groupe cathédral est édifié à proximité de l’ancien forum. Il est composé de deux églises et d’un baptistère. L’ancienne cathédrale doit son nom à Maurice, martyrisé à Agaune (Suisse) à la fin du 3e siècle avec ses compagnons, soldats venus d’Égypte. Le culte du saint est sans doute introduit à Vienne par l’évêque saint Avit (c. 490-518). Le roi burgonde Sigismond, converti par lui, fonde le monastère de Saint-Maurice-d’Agaune. En 718 plusieurs reliques de saint Maurice sont transférées à Vienne.
Le centre de la « ville sonnante »Les cloches de la cathédrale actuelle, édifiée du 11e au 16e siècle, sont logées dans les tours occidentales. Vienne vit alors au rythme des prières, annoncées par les nombreux clochers. Les offices règlent jour et nuit : Matines (avant le jour), Laudes (au point du jour), Prime, Tierce, Grand Messe et Sexte (avant le déjeuner), None, Vêpres et Complies.La ferveur religieuse s’exprime dans la ville toute entière, avec des processions. Parmi elles figure la fête des Rogations, destinée à attirer la bénédiction de Dieu sur les récoltes et les animaux. Elle est instaurée par l’évêque saint Mamert en 465 ; le clergé et les fidèles débutent leur parcours à la cathédrale.
Les sculpteurs au service de la foiLes portails de la façade occidentale datent des 14e et 15e siècles. Le portail central met en correspondance l’Ancien Testament et la vie du Christ. Sur les portails latéraux, séraphins (= Les séraphins sont des anges avec trois paires d’ailes. La Bible les décrit près du trône de Dieu.), anges musiciens, patriarches et prophètes sont représentés.De nombreuses sculptures sont mutilées au cours des guerres de Religion.