Au 19e siècle, la ville de Valence est une ville de garnison, elle accueille des milliers de militaires dans ses casernes qui se construisent peu à peu. La présence d’une école d’artillerie attire de nombreux jeunes sous officiers et officiers, parfois avec leur famille. La municipalité regrette de ne posséder aucune salle de spectacles digne de cette élite militaire. C’est alors qu’on décide la construction d’un théâtre.
Les embellissements du 19e siècleDès le 18e siècle, des entreprises d’embellissement commencent à voir le jour : pavage des rues, éclairage public. Mais c’est au 19e siècle que la ville s’engage dans une politique de grands réaménagements urbains. Les murailles défensives sont abattues, ouvrant l’espace à des boulevards bordés d immeubles bourgeois dont les gabarits sont réglementés, aux cafés, aux grands magasins, aux promenades... Le chemin de fer arrive à Valence au milieu du siècle. La gare accueille les premiers passagers. Dès 1824, l’aménagement d’une place royale avec un hôtel de ville et un théâtre est pensé par un architecte local. Mais seule la construction du théâtre se concrétise en 1827 grâce à une société d’actionnaires. L’inauguration officielle du Théâtre Royal de Valence a lieu le 3 juin 1837 avec La Dame Blanche, un opéra d’Hérold et La Marraine, un vaudeville de Scribe et Lokroi .
Les décors intérieursEn Europe, on emprunte aux italiens la forme ovale qui remplace les salles longues et profondes. La courbe en fer à cheval a plusieurs avantages, elle améliore notamment la vision des places de côté. Elle possède en outre de nouvelles performances acoustiques car la forme en demi-cercle rabat mieux les sons. La scène est plus ouverte au public et l’éclairage amélioré. D’une manière générale, les salles à l’italienne améliorent fondamentalement le confort du spectateur tout en augmentant la capacité d’accueil.À Valence, entre 1886 et 1887, l’intérieur du théâtre est donc complètement réaménagé par l’architecte Ange Madona en salle à l’italienne. Les décors intérieurs sont réalisés par l’architecte décorateur Bulot. Une coupole décorée d’une peinture en trompe l’œil remplaçant l’ancien plafond à caissons.