Placée sur la route du col du Galibier (2642 m d’altitude), en Maurienne, l’église de Valloire est un haut-lieu de l’art baroque savoyard. Construite entre 1630 et 1682, sous le vocable de Notre-Dame de l’Assomption, elle présente une voûte décorée de peintures murales encadrées de moulures en stuc qui font sa richesse et son originalité.
L’art baroque en SavoieAux 17e et 18e siècles, l’art baroque s’est largement répandu dans les hautes vallées de Savoie pour parer les édifices religieux d’un somptueux décor peint et sculpté. À la suite du Concile de Trente destiné à lutter contre les idées protestantes, l’Église catholique lance un grand mouvement de réforme, qui va trouver un écho particulièrement fort en Savoie (État indépendant de la France). L’art baroque s'exprime à travers des intérieurs très chargés, avec des décors caractérisés par les dorures et la polychromie. Plus qu'un art architectural, le baroque est un art du mobilier. Retables, confessionnaux, chaires à prêcher… sont parmi les plus beaux éléments de l'art baroque. Jusqu’au 19e siècle, la Maurienne se distingue par le nombre et la qualité de ses maîtres, qui se transmettent leur savoir d’une génération à l’autre.
L'église Notre-Dame-de-l'Assomption Installée au cœur du village, jadis dans le quartier dénommé « La Place », l’église est l’élément phare du village. Elle est classée Monument Historique depuis le 20 septembre 1945. Elle se compose d'une nef unique voûtée d'arêtes avec un transept bas et d'un chœur à fond plat. La voûte est traitée en panneaux peints représentant l'Adoration du Saint-Sacrement et quatre mystères de la Vierge, encadrés de moulures de stuc. Le chœur est orné d'un ensemble de gypseries, guirlandes et rinceaux où apparaissent des angelots tenant les instruments de la Passion du Christ : au centre, figurent les armoiries de Monseigneur Berzet. Une crucifixion monumentale est également conservée dans l’église ainsi que plusieurs retables dont trois signés Laurent et Gabriel Dufour, célèbres peintres mauriennais des 17e et 18 e siècles. Le calvaire est attribué à Jean-Baptiste Clappier, de Bessans (1609).
La pièce-maitresse : le retable majeurLe retable a été sculpté en 1673 par François Rymellin, originaire de Durbach (Bade, Allemagne), et restauré en 1852. Un tabernacle à deux niveaux masque une partie du panneau central avec une Assomption de la Vierge peinte par Guille en 1870, encadré par des colonnes torses enguirlandées de vigne, de raisin et de roses. Deux statues latérales hautes de deux mètres représentent saint Pierre et sainte Thècle. Originaire de Valloire, sainte-Thècle fit un pèlerinage à Alexandrie d’où elle rapporta en Maurienne les reliques de saint-Jean-Baptiste. Son culte est très populaire en Savoie.