Au Moyen-Âge et à la Renaissance la ville se développe d'est en ouest. Mais au 19e siècle, l’axe de développement est réorienté du nord au sud, le long de la Grand' Rue nouvelle grande artère (= Importante voie de communication) rectiligne longue aujourd'hui de 7 km.
Une orientation est-ouestAu 15e siècle, Saint-Étienne est une ville fortifiée dont la Grand'Église est un point majeur. Peu à peu, la ville franchit le côté Est de la place du Peuple et s'étend aussi à l'Ouest, dans le quartier de Tarentaize. Au 17e siècle, la ville est progressivement enserrée par un ensemble de monastères — les Minimes, les Dominicaines de Saint-Catherine, les Capucins, les Visitandines, les Ursulines — et d'établissements religieux comme les hôpitaux de l’Hôtel-Dieu et de la Charité. Ces importantes propriétés sont édifiées pour protéger la ville du courant protestant mais aussi pour venir en aide à la population ouvrière qui se développe. Cette « ceinture » religieuse est un frein à l'accroissement de la cité durant des décennies. Démolie en partie à la Révolution, ce qui offre de nouvelles perspectives de développement.
La Grand'RueLa municipalité décide en 1790, portée par l'effervescence de la Révolution, de créer la Grand’Rue. Telle une nouvelle colonne vertébrale, cette route nationale réoriente le développement de la ville vers un axe nord-sud, facilitant les échanges commerciaux et industriels en direction de la capitale. Une nouvelle ère urbanistique et architecturale s'ouvre alors à Saint-Étienne. L'architecte municipal Pierre-Antoine Dalgabio crée alors un plan en damier qui va structurer la ville ; son neveu, Jean-Michel Dalgabio, réalise plusieurs édifices publics (Hôtel de Ville, Palais de Justice...), dignes de la première ville industrielle de France à cette époque.
Aujourd'hui, la Grand'Rue reste toujours l'artère principale de Saint-Étienne. Le tramway y circule entre Bellevue et La Terrasse, sans interruption depuis sa création en 1881.