Le Jacquemart, Moulins

La tour-horloge de Moulins se dresse depuis le Moyen Age au cœur de la cité. Dès le 15e siècle, « un guetteur » semble surveiller la ville et permet de mesurer le temps qui passe.

Un automate pour la tour de l'horlogeL’histoire de l’horloge de Moulins commence bien avant celle de ses automates. Vers 1400, la ville compte deux tours-horloges, celle des halles et celle de la Geneste. Vers 1452, la municipalité veut doter Moulins d’une horloge perfectionnée telle qu’on les fabriquait en Flandres. Pour financer les travaux, elle obtient du duc de Bourbon la levée d’un impôt spécial « sur le fait de l’horloge », payé par les habitants de la ville et de ses faubourgs. Les travaux s’achèvent en 1455. Le haut fût de grès jaune et rouge est surmonté de gargouilles et d’une corniche ornée. Une fine aiguille couronne le tout, donnant une grande verticalité à la tour.Le mouvement de l’horloge est relié par une chaîne à un sonneur en fer peint, prénommé Jacquemart, dont le marteau s’abat sur une cloche aux armes du duc, de la duchesse et de la ville.

Une première reconstructionDans la nuit du 20 au 21 novembre 1655, le feu prend dans les halles à côté de la collégiale et gagne la tour, dont elle détruit le sommet. Jacquemart est gravement endommagé, gisant sur la place parmi les décombres et les cendres.Très vite on décide de rebâtir la partie détruite, sous la forme d’une galerie couverte surmontée d’un belvédère. On y installe trois cloches et quatre automates en bois recouverts de plomb. La plus grosse cloche pèse 4250 kg, c’est sur elle que frappent Jacquemart et sa femme Jacquette. Les deux petites cloches de 125 et 150 kilos sont destinées aux enfants, Jacquelin et Jacqueline. On assiste au mouvement des enfants toutes les 15 minutes, tandis que les parents frappent les heures.

L'incendie de 1946La tour horloge fut de nouveau la proie des flammes en 1946, à cause des feux de Bengale tirés du haut pour fêter l’Armistice. Mais Moulins ne pouvait rester sans son Jacquemart : cette fois, ce fut une souscription qui fut ouverte pour reconstruire à l’identique le sommet de la tour et son mécanisme.

Aujourd’hui encore l’homme machine continue d’égrener le temps...