Le prieuré de Saint-Dier

Le bourg de Saint-Dier se développe dans un sillon creusé par le ruisseau du Miodet. Il accueille dans le milieu du 11e  siècle un des premiers prieurés fondés par l’abbaye de la Chaise-Dieu. Par la suite, grâce à de nombreuses donations et legs, il devient l'un des plus importants sites casadéens. C'est aujourd'hui l'un des rares prieurés fortifiés à avoir conservé un certain nombre d'éléments romans.

Un site casadéenAu 11e siècle, l’église primitive de Saint-Dier aurait été donnée à l’évêque de Clermont. Celui-ci en  fait don en 1050 à Robert, premier abbé et fondateur de la Chaise-Dieu en 1043, alors à la recherche d’endroits où implanter une petite communauté de moines. Le rayonnement de l’ordre casadéen au Moyen Age est en effet très important : à la fin du 13e, l’abbaye comptera plus de 3000 maisons sous sa dépendance, y compris en Italie et en Espagne.

Les bâtiments subsistantsL'organisation intérieure et extérieure du prieuré de Saint-Dier a été modifiée depuis le 12e siècle, rendant leur approche complexe. L’allure massive qui se dégage encore de l’ensemble répond aux nécessités d’une époque troublée.

Les bâtiments, situés sur un enrochement, semblent organisés autour d'un espace ou d'une cour claustrale formant un quadrilatère : l’église, au nord et, dans les ailes est et sud, le logement des moines. La cour est fermée à l’ouest par un mur de clôture.Dans l'aile sud, une grande salle dont l’usage devait être pour le repas des moines ou la réception d'hôtes abrite une fresque représentant un Christ en majesté dans le tétramorphe. Cette peinture à fond bleu turquoise est le seul élément subsistant d'un grand panneau peint. Le Christ trône sur le mur oriental. A gauche, Saint Marc est représenté accompagné du lion.Côté nord, l’église est isolée du reste des constructions. Elle présente une architecture romane du 12e siècle. Un soin particulier a été apporté à la façade. Son portail à voussures est réalisé dans une alternance d’arkose rouge et de granit gris constituant une éclatante polychromie. La porte conserve ses pentures romanes.L’édifice a été fortifié au 14e siècle. C’est ainsi que la  façade occidentale porte une bretèche à l’aplomb du portail et une échauguette à l’angle nord.L’ensemble des bâtiments est classé depuis 1908.