Du général Desaix on garde l’image d’un héros guerrier.Sa mémoire a fait l’objet d’un véritable culte et de nombreuses créations artistiques, notamment une peinture fameuse et idéalisée.
Le général Desaix
Né à Saint-Hilaire d’Ayat (Ayat-sur-Sioule) mais beaucoup plus attaché au manoir familial de Veygoux (Charbonnières-les-Varennes), Louis-Charles-Antoine des Aix, élève de l’École Royale Militaire d’Effiat, est sous-lieutenant en 1789. Il prête serment à la Nation (1791), combat sur le Rhin (1792-1797), participe comme général de division à l’expédition d’Égypte où on le surnomme le sultan juste, puis à la campagne d’Italie où il remporte pour Bonaparte la bataille de Marengo. Il y est tué le 14 juin 1800, entrant dès lors dans la légende.
Le tableau du musée Mandet
Pour honorer ce héros, Bonaparte commande une peinture à Jean-Baptiste Régnault (1754-1829), qui réalise en 1801 La Mort de Desaix à Marengo. L’œuvre, aujourd’hui conservée à Versailles, a été copiée vers 1810 pour le musée de Clermont. Le musée Mandet de Riom possède une réplique en plus petit format.
La composition
À l’arrière-plan, et en contrebas sur la gauche, apparaît la plaine de Marengo où dans le lointain se déroule la bataille. Au premier plan prend place un groupe formé par Desaix mourant, qui glisse de son cheval et que Charles Lebrun (1775-1859), son aide de camp, en uniforme rouge de hussard, recueille dans ses bras. À droite, allusion à la campagne d’Égypte (1798), un jeune mameluk tient deux chevaux par la bride.
Une Descente de Croix revisitée
L’intérêt de cette œuvre réside dans sa composition, organisée à la manière d’une Descente de Croix. À l’intérieur d’une pyramide dont l’axe est légèrement incliné vers la droite, Desaix, la tête penchée, un bras horizontal accroché encore à la crinière du cheval, glisse lentement vers Lebrun comme le Christ vers saint Jean. Il n’est pas jusqu’à la blessure au flanc, rappelant le coup de lance, qui ne renforce la similitude.