La pharmacie de l’Hôtel-Dieu du Puy-en-Velay

Fondé au cours du 11^e siècle, l’Hôtel-Dieu du Puy-en-Velay figure parmi les plus anciens établissements hospitaliers. Sa pharmacie, ornée de boiseries du milieu du 18^e siècle, est l’une des plus grandes officines hospitalières de France.

Un hospice pour les pèlerins
Ville de départ et d’étape vers Saint-Jacques-de-Compostelle et Saint-Gilles-du-Gard, le Puy-en-Velay connaît une fréquentation grandissante, qui conduit le chapitre cathédral à fonder un « hôpital des pauvres de Notre-Dame » pour accueillir les pèlerins les plus démunis. Bénéficiant de nombreux privilèges, comme celui de la vente des enseignes de pèlerinage, et recevant de nombreux dons, il devient bientôt un très riche et puissant propriétaire foncier. A partir du 13^e siècle, le nombre de pèlerins diminuant, l’Hôtel-Dieu se voue au soin des malades et des déshérités. En 1687, sous l’impulsion du pouvoir royal, un Hôpital général destiné aux indigents est installé à proximité, dans des bâtiments sobrement classiques et fonctionnels, propres à l’architecture hospitalière de l’époque. L’Hôtel-Dieu, qui se consacre dès lors au soin des malades, est agrandi et transformé plusieurs fois entre le 17^e et le 19^e siècle, pour former trois ailes disposées en U autour d’une cour ouverte sur les escaliers de la cathédrale. Il conserve néanmoins sa chapelle Saint-Esprit médiévale ornée de peintures murales. En 1797, Hôtel-Dieu et Hôpital général fusionnent sous le nom d’« Hospices civils du Puy », gérés par la municipalité. Ils accueillent des malades jusqu’au début des années 1990.

Une pharmacie aux dimensions imposantes
La pharmacie de l’Hôtel-Dieu a été aménagée à son emplacement actuel vers 1840. Des boiseries cirées en noyer et merisier, probablement réalisées vers 1760 puis déplacées ici, habillent toute la surface de ses murs. De style néoclassique, elles offrent une composition très sobre et symétrique, rythmée par des entablements et des pilastres cannelés. Elles sont animées par l’alternance, au dessus des placards de la partie basse, de niches et de tiroirs : tandis que les niches abritaient des pots à pharmacie en porcelaine et en verre, les 310 tiroirs contenaient les herbes et diverses substances nécessaires aux soins, dont le nom reste inscrit sur des plaquettes d’émail blanc à liseré d’or. Une grande banque en marbre de style Empire, sur laquelle étaient disposées diverses balances, occupe le centre de la pièce. Elle permettait au pharmacien de confectionner les préparations ne nécessitant ni feu ni eau courante telles que pilules, cachets, poudres et mélanges de plantes.
Aujourd’hui, la pharmacie et l’Hôtel-Dieu se visitent dans le cadre de l’Espace Art et Patrimoines du Pays d’art et d’histoire.