La via podiensis, chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle

L’évêque du Puy Godescalc aurait été le premier pèlerin attesté à se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle en 950. La via podiensis, qui part du Puy et passe par Conques et Moissac, est évoquée dès le 12^e siècle comme l’une des quatre routes historiques vers Compostelle. Tombé peu à peu dans l’oubli, l’itinéraire au départ de la cathédrale du Puy et de la place du Plot a été reconstitué dans les années 1970 et est aujourd’hui l’un des plus fréquentés.

Le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle
Le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle est l’un des plus importants de la chrétienté, après ceux de Jérusalem et de Rome. C’est au cours des 10^e et 11^e siècles que se répand le culte de saint Jacques le Majeur. Venus de toute l’Europe, les « jacquets » affluent vers la ville de Galice pour vénérer la mémoire de l’apôtre évangélisateur de la péninsule ibérique. Décapité vers l’an 44 à Jérusalem, ses disciples auraient ramené son corps en Galice pour l’inhumer. Huit siècles plus tard, l’ermite Pelayo identifie en rêve le lieu de sépulture de l’apôtre. A l’endroit indiqué, des tombes sont découvertes. Une église est construite et le lieu prend le nom de « Compostelle » (du latin compostum « cimetière »). Le pèlerinage connaît son apogée aux 12^e et 13^e siècles et s’inscrit dans le contexte de la Reconquista de l’Espagne sur les musulmans.

La via podiensis et le Camino francès
En France, quatre itinéraires principaux vers Compostelle, décrits par le moine Aymery Picaud dans son Guide du pèlerin de Saint-Jacques (12^e s.), se rejoignent au-delà des Pyrénées pour former le Camino francès ou « chemin français ». Tous partent de sanctuaires majeurs : la via turonensis au départ de Tours, la via lemovicensis au départ de Vézelay, la via tolosana au départ d’Arles et la via podiensis au départ du Puy, dont la Vierge noire faisait elle-même l’objet d’un important pèlerinage.
La voie du Puy qui part de l’église Saint-Pierre-du-Monastier sur la place du Plot est aussi empruntée par les pèlerins en provenance de Bourgogne, de Genève et d’Allemagne méridionale. Ils entreprennent ce voyage dans une démarche de foi, pour faire pénitence, obtenir un pardon ou une guérison. Le cheminement est tout aussi important que le but du pèlerinage. Les attributs du pèlerin sont le bourdon ou bâton pour aider à la marche et se défendre, la gourde ou calebasse pour boire, et le chapeau pour se protéger du soleil, du froid et de la pluie. De Compostelle, situé non loin de l’océan Atlantique, le pèlerin ramènera une coquille, symbole de l’accomplissement de son pèlerinage.
Au Puy-en-Velay, les pèlerins sont accueillis ou secourus à l’Hôtel-Dieu, qui par ailleurs tire d’importants bénéfices de la vente d’objets pieux, et en particulier d’enseignes de pèlerinage à l’effigie de la Vierge.
Au fil du temps, le pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle tombe en désuétude et, à partir du 19^e siècle, il n’est plus pratiqué. À cette époque, l’église Saint-Pierre-du-Monastier est détruite. Depuis quelques décennies, le pèlerinage a été remis en vigueur avec grand succès et, au Puy-en-Velay, c’est désormais la cathédrale qui accueille les pèlerins.
Les chemins de Saint-Jacques sont inscrits à l’UNESCO depuis 1998 et constituent l’un des Itinéraires Culturels Européens du Conseil de l’Europe depuis 1987.