Les moines Chartreux de la Silve Bénite ont façonné et exploité une grande partie des étangs situés à proximité du lac de Paladru. Les étangs servent à l'irrigation des parcelles agricoles, à alimenter en énergie les moulins et à être empoissonnés. La création et l’entretien des étangs nécessitent de lourds et coûteux travaux de drainage qui sont compensés par la mise en culture ou en prairie de terrains humides et marécageux.
L’un des derniers témoinsEn 1790, les Chartreux possèdent quatorze étangs dont quatre seulement subsistent aujourd’hui dans la vallée de Valencogne. L’étang des Chartreux est l’un d’entre eux. Les Chartreux utilisaient la force motrice de l'eau, grâce aux biefs qui reliaient les étangs. Elle entraînait cinq moulins pour moudre le grain, deux battoirs à chanvre et un pressoir à huile. D'autres moulins actionnaient des scies. Loin de vivre en autarcie, les moines géraient soigneusement leurs biens situés à l'extérieur du monastère de la Silve Bénite. Leur intervention dans l'aménagement du territoire était partout visible : entretien de pâturages, exploitation des forêts, assèchement des marais et création d'étangs, installation des moulins. Les Chartreux possédaient également les droits de pêche du quart sud-ouest du lac de Paladru de la fin du 17e siècle jusqu’à la Révolution.