La Maison Consulaire, Saint-Flour

Accrochée aux remparts de la ville haute de Saint-Flour, dominant les faubourgs de la ville, la Maison Consulaire (Bâtiment où siègent les consuls, élus par les habitants pour les représenter et régler la vie administrative.) est l’un des monuments majeurs de la cité. Depuis le début du 20e siècle, elle accueille la riche collection d’un notable local, Alfred Douët et fait aujourd’hui partie des Musées de France.

L’Hostal del CossolatEn 1354, trois consuls de Saint-Flour décident de tenir leurs activités dans un bâtiment situé sur l’ancienne « Grant plassa » (place d’Armes aujourd’hui). Ils lèvent les impôts, ont un pouvoir de police et d’hygiène, gèrent les affaires courantes et les relations publiques. Ils sont notaires, drapiers, presque toujours issus de dynasties de consuls.En s’implantant ainsi au cœur de la cité, les Consuls, représentants du pouvoir temporel, défient symboliquement l’évêque, dont la cathédrale et le palais épiscopal sont installés en face à quelques mètres.

La façade Renaissance, fleuron architecturalLes consuls ont la volonté d’affirmer leur autorité à travers une architecture prestigieuse. C’est pourquoi vers 1540, ils dotent la maison consulaire d’une remarquable façade. Ce rare exemple d’architecture Renaissance en Haute-Auvergne est en fait une sorte de placage sur plusieurs immeubles acquis au cours du siècle précédent par les consuls. Pilastres, alternance de corniches et bandeaux, chapiteaux à grotesques, médaillons italianisants, rattachent ce répertoire décoratif à celui du château de Chambord.Une peinture murale au-dessus de la tourelle d’escalier donne peut-être le nom de l’architecte qui a réuni ces bâtiments autour d’une cour intérieure, Poyetal. L’ensemble est classé Monument historique.

Un écrin pour une collectionLe système consulaire est abandonné vers 1760 et la maison consulaire s’endort. Aux 19e et 20e siècles, le bâtiment a plusieurs vies (imprimerie, hôtel, maison d’habitation), mais c’est sa transformation en musée qui est son évolution la plus marquante. Alfred Douët, notable local, la rachète en 1914 et y rassemble mobilier, tableaux, armes, statuaire : près de 5 000 œuvres de la Préhistoire à nos jours mêlant l’esprit encyclopédique du collectionneur et le cabinet de curiosités du début du 20e siècle. A sa mort, en 1952, il lègue cet embryon de musée à la Caisse d’épargne de Saint-Flour dont il est administrateur.Aujourd’hui, devenu Musée de France, le musée Alfred-Douët est propriété de la fondation d’entreprise Caisse d’épargne pour l’Art, la Culture et l’Histoire qui, avec ses partenaires, continue de faire vivre ce patrimoine.