L'ancienne abbatiale Saint-Pierre, Mozac

L’abbaye de Mozac, site clunisien, est classée  parmi les monuments historiques depuis 1840.

Une histoire

L’abbatiale Saint-Pierre de Mozac est fondée à la fin du 7e siècle par Calminius (Saint Calmin), sous le règne du roi mérovingien Thierry III. Les remplois antiques du clocher-porche remonteraient à cette époque.C’est en 848 que les reliques de saint Austremoine, premier évêque d’Auvergne, sont transférées de Volvic à Mozac sous l’égide de Pépin II, roi d’Aquitaine. Cet événement suscite la construction d’un édifice plus vaste.En 1095, constatant un relâchement de la discipline dans le monastère, Durand, évêque de Clermont, décide, en accord avec le comte d’Auvergne, de soumettre Mozac à Cluny. C’est sans doute à cette occasion que l’église romane, l’une des plus vastes d’Auvergne, est édifiée.À la fin du 15e siècle, une succession de tremblements de terre (1477 et 1490) fait s’écrouler une grande partie de l’abbatiale et l’abbé de Mozac demande sa restauration.

Un édifice composite

L’édifice actuel est le reflet de cette histoire mouvementée. Il est composé d’une part, d’une nef romane qui a perdu ses tribunes et d’autre part, d’un transept et d’un chevet gothique en pierre de Volvic. Située sous le chevet actuel, la crypte du 11e siècle, en partie visible de l’extérieur, a subi de nombreuses transformations suite aux tremblements de terre qui l’ont endommagée. La partie centrale est dégagée au milieu du 19e siècle. Le déambulatoire et quatre chapelles rayonnantes sont mis au jour en 1966 et 1967.

Des chapiteaux à foison

L’abbatiale est renommée pour la richesse de son programme sculpté. Parmi les chapiteaux du 12e siècle, ceux de la nef et des bas-côtés offrent une grande diversité de thèmes issus de l’Ancien Testament : Jonas et la baleine, Tobie et le poisson, Samson et le lion. D’autres représentations, dragons, griffons, centaures, puisent au répertoire antique. 

Des corbeilles à hauteur des yeux

Deux chapiteaux de l’ancien chœur roman, les Éphèbes dans des feuillages, et les Saintes femmes au tombeau sont déposés dans la nef ; un autre, les Quatre anges et les quatre vents, dans le chœur.Le premier, aussi appelé chapiteau des Atlantes illustre un thème antiquisant : quatre jeunes hommes nus tenant des pommes de pin et des grappes de raisin sont disposés aux angles de la corbeille.L’autre met en scène un épisode des Évangiles : l’ange accueille les trois Saintes femmes ; le tombeau du Christ ressemble à une église, tandis que les gardes, vêtus comme des soldats du 12e siècle, sont représentés endormis.Le chapiteau consacré aux Quatre anges et aux quatre vents présente un thème iconographique unique, inspiré de l ’Apocalypse de saint Jean : quatre anges aux angles de la corbeille empêchent les vents de souffler.