Le prieuré clunisien, Lavoûte-Chilhac

En 1025, Odilon de Mercoeur, 5e abbé de Cluny fonde sur ses terres le prieuré clunisien de Lavoûte. L'influence du prieuré est conséquente, puisque son pouvoir s’étend sur treize autres prieurés situés dans la vallée de l'Allier et en Margeride. Mais à la fin du 13e siècle, les Mercœur revendiquent la garde et les droits de justice à Lavoûte et les religieux sont obligés de partager le pouvoir. En 1496, la découverte par deux jeunes enfants d'une petite Vierge en miniature sur les rives de l'Allier influence fortement le devenir du prieuré. Il se transforme en prieuré marial et devient l'objet d'un pèlerinage local. À la veille de la Révolution, il ne subsiste que cinq religieux. Ils seront dispersés lors de la vente du prieuré comme Bien National.

Un projet grandioseIl ne reste rien de l'ancien prieuré fondé par Odilon de Mercœur. Modifiée à plusieurs reprises, la plus grande partie des bâtiments visibles actuellement date de la fin du 18e siècle. Les travaux, réalisés par l'architecte clermontois Antoine Deval, commencent vers 1779. Arrêté à la veille de la Révolution, l’avancement des travaux est très irrégulier. La particularité architecturale de l’édifice réside dans sa façade principale de plan semi-circulaire qui semble répondre à la courbe naturelle de la rivière Allier. Un bâtiment symétrique devait lui faire face, afin de constituer au centre une cour circulaire, mais il ne fut jamais réalisé.

L’église Sainte-CroixDécrite ruinée en 1406, l’église prieurale Sainte-Croix est une reconstruction du 15e siècle. Commanditée par Vénérand, puis Barthélémy de La Farge, prieurs de Lavoûte-Chilhac, elle a été financée en partie par l'évêque du Puy et abbé de Cluny, Jean de Bourbon. Le décor sculpté est surtout présent sous forme de culots figurés, disposés sans ordre cohérent. Feuillages, têtes et figures d'hommes aux poses et costumes plus ou moins énigmatiques peuplent l’édifice.