Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’agriculture se modernise. Il faut trouver de nouvelles voies de développement. La ferme modèle de Cibeins, résolument moderne dans les années 1920, est un rare exemple de prototype d’organisation et de production agricoles.
Un projet éducatif et socialEn 1918, Édouard Herriot, maire de Lyon, décide de créer une école d’agriculture à la campagne. La municipalité de Lyon fait l’acquisition du domaine de Cibeins à Misérieux comportant l’ancien château des Comtes de Cibeins, des dépendances et des terres.La ferme modèle de Cibeins se veut le lieu idéal de formation professionnelle agricole et rurale. Ce projet a pour double objectif de former les jeunes à l’agriculture moderne et de développer un pôle agricole susceptible d’approvisionner les crèches et hôpitaux de Lyon en denrées alimentaires et principalement en lait. La ferme modèle poursuit aussi un but social car un tiers des élèves inscrits à l’époque sont orphelins ou pupilles de la nation.
Une architecture « moderne »La Ville de Lyon a appliqué les concepts du monde urbain et industriel au monde rural : symétrie et alignement des corps de bâtiment.La ferme modèle reflète en de nombreux points les concepts architecturaux de l’architecte lyonnais Tony Garnier ( = Tony Garnier architecte de la Ville de Lyon, est l’auteur des halles qui portent aujourd’hui son nom, de l’hôpital Édouard Herriot et encore du quartier des États Unis dans le 8e arrondissement.) qui a beaucoup travaillé pour Édouard Herriot. La sobriété, l’association entre architecture et nature, l’hygiénisme ( = En architecture, l’hygiénisme consiste à améliorer l’hygiène des lieux de vie ou de travail par la création d’espaces aérés et bien éclairés. Ce mouvement était influencé par les découvertes de Pasteur sur les bactéries.) et plus particulièrement la séparation entre les différents modules de production et de transformation en sont les caractéristiques (maison du chef de cultures, maison du fermier, porcherie, laiterie, vacherie...). L’installation de voies de chemin de fer pour relier les bâtiments démontre également le souci de rationalisation des tâches.Aujourd’hui, le lycée agricole Édouard Herriot pérennise par ses missions l’activité initiale du site. Il accueille 450 élèves qui poursuivent un enseignement général et professionnel. La plupart des bâtiments du domaine agricole de Cibeins sont encore en activité et servent aux productions agricoles, à la formation et à l’expérimentation.