Si aujourd’hui les passages entre la France et la Suisse sont aisés, cela n’a pas toujours été le cas. En effet, pour contrôler les passages de personnes et de biens, l’administration française a installé au début du 20e siècle le long de la frontière des postes de douanes comme celui de Châtel.
Installation et organisation du poste de douanes
Situé légèrement en retrait de la RD 22, deux kilomètres en amont du Col de Morgins à la frontière avec la Suisse, le bureau des douanes de Châtel, dont la construction, d’après les dessins de Fleury Raillon, s’est achevée en février 1928, illustre les méthodes de travail des douaniers.Un regard extérieur révèle de multiples renseignements sur l’organisation de cette administration. Deux services cohabitaient au sein de ce bâtiment : le service actif, en uniforme, chargé du contrôle des voyageurs et de la répression de la fraude et le service sédentaire, en tenue civile, représenté par un receveur chargé de la perception des taxes et des amendes.
La contrebande
L’installation officielle de la douane à la sortie du village de Châtel, en direction de Morgins, dès 1918 est perçue comme une entrave à la circulation des personnes et des marchandises. En effet, les Chablaisiens profitent depuis 1860 de la Grande Zone franche d’Annexion qui leur octroie une liberté totale de passage de la frontière. Cette « injustice » ressentie par les habitants de la vallée, mêlée à la nécessité, ont conduit certains d’entre eux à frauder en passant des marchandises sous le manteau ou en franchissant la frontière par les sentiers de montagne pour échanger leurs produits agricoles avec les Suisses contre du tabac, du café, du chocolat.
Suite à la fermeture du poste de douanes châtellan en 2009, un Centre d’interprétation de la contrebande en montagne a pris place dans ce bâtiment depuis 2012.