Maison dite des Consuls, Riom

Important hôtel de la Renaissance, construit vers 1520-1540, pour un membre de la famille Dubourg, la Maison des Consuls est formée de quatre corps de bâtiment disposés autour d’une cour intérieure. L’édifice menacé par l’alignement de la rue en 1768 a été préservé à la suite d’une pétition des habitants.

Une imposante façade

Le bâtiment se distingue par un toit à pente raide couvert de tuiles plates. La façade principale compte cinq travées sur trois niveaux. Six colonnes renflées reçoivent les cinq arcs en anse de panier d’un portique voûté sur croisées d'ogives. À l'étage, les croisées sont accostées de pilastres finement sculptés et surmontées de frises ornées de rinceaux. Au-dessus, deux lucarnes sont couronnées de frontons ponctués de candélabres ; les armoiries des tympans ont été bûchées à la Révolution. Sur l'angle, une élégante échauguette hexagonale est coiffée d'un toit en forme de cloche.

Des médaillons à l’antique

Au-dessus des fenêtres du premier étage, quatre médaillons en terre cuite sont enchâssés dans le mur. Les deux bustes de Romains en fort relief ont valu à l'édifice l'appellation aussi fallacieuse qu’usuelle de Maison des Consuls. Ces Romains au visage glabre portent la toge des consuls ; deux autres bustes représentent des jeunes femmes vêtues de la stola maintenue sur l’épaule par une fibule. Ces médaillons sont des copies réalisées au XXe siècle par la manufacture Émile Muller ; les originaux sont conservés dans les réserves du musée Mandet de Riom.

Un art de transition

De la façade du XVIe siècle sur la rue adjacente ne subsistent au rez-de-chaussée que des baies à pilastres et une lucarne, ainsi que la porte d'entrée de style-transition avec arc en accolade à feuilles de choux frisés dans la tradition gothique flanqué de deux balustres surmontés de putti dans le goût italien.

Le souci du détail

Sur la cour intérieure donnent deux corps de galeries voûtés sur croisées d’ogives desservis par un important escalier en vis dont l’entrée est marquée par une porte flanquée de pilastres fantaisistes et un tympan cintré. Le noyau de l’escalier est animé de moulures prismatiques torses, la main courante est prise dans la maçonnerie et deux petites niches sont prévues pour placer des luminaires.

Classée MH en 1862.