L’arkose de Montpeyroux

Entre vallée de l’Allier et Limagne du sud, Montpeyroux, le « mont pierreux », porte bien son nom. Le promontoire et le village tirent leur réputation de la pierre extraite ici pour construire les villages alentours et, dès l’époque romane, églises et tours seigneuriales.

Les carrières d’arkoseL’arkose est une roche sédimentaire de la famille des grès, composée de grains de quartz, feldspaths et micas, liés par un ciment argileux. Sa couleur varie selon les gisements et au fil du temps : beige, dorée, ocre, rose… L’ancienneté de l’exploitation résulte de son affleurement à l’air libre. L’extraction et la taille de la pierre était, avec la culture de la vigne, la principale activité des habitants. En 1848, les carrières fournissaient du travail à onze ateliers. La carrière à ciel ouvert située à l’entrée du village est la dernière à fermer vers 1930, époque où elle produisait surtout des meules de moulin.

La pierre des églisesSa réputation tient au rôle qu’elle a joué dans la construction romane auvergnate. Si de nouvelles hypothèses de carrière seront peut-être émises, la tradition continue de localiser à Montpeyroux l’origine des pierres des églises d’Issoire, Saint-Saturnin et Notre-Dame du Port. Egalement édifiée en arkose à partir de 1846, l’église Notre-Dame de Montpeyroux offre un témoignage intéressant sur la redécouverte de l’art roman au 19e siècle en reproduisant le plan basilical des grandes églises de pèlerinage.

Un cylindre de pierreEn 1212, Philippe-Auguste annexe l’Auvergne au domaine royal et confie la seigneurie de Montpeyroux à la famille de la Tour, connue par de célèbres descendantes : Catherine de Médicis et Marguerite de Valois. Le donjon est construit au début du 13e siècle. De plan circulaire, haut de 30 mètres, c’est l’exemple de la tour maîtresse construite en Limagne après la conquête par les fidèles du roi et de l’évêque. Les parements conservent les trous de boulin de l’échafaudage hélicoïdal qui servit à l’élever et, en partie haute, huit longues meurtrières à forte plongée.La tour est classée monument historique en 1951. Propriété de l’Académie des Sciences et Belles-lettres de Clermont, elle est louée à la commune et ouverte à la visite. La porte fortifiée du village date du 15e siècle et appartient à une enceinte dont divers vestiges sont encore repérables.