Saint-Jean-des-Ollières se situe sur un piton rocheux, loin des routes et des centres importants. Cette commune connaît au 19e siècle une activité atypique qui a laissé des traces dans son architecture : la Pique.
Marchands ambulants et piqueursAux 18e et 19e siècles, vivent à Saint-Jean-des-Ollières des marchands ambulants. Habiles commerçants, ils voyagent à travers la France pour vendre de la lingerie fine, des dentelles, des soieries... Au bout d'une génération ou deux, ils pratiquent la vente en gros alimentant les boutiques des villes et des campagnes, et s’enrichissent au point de se faire construire l'une de ces maisons bourgeoises que l’on retrouve dans la commune.Alors que ce commerce prend de l'essor, une autre activité se développe parallèlement : la Pique. Piquer, c’est mendier une forte obole en se présentant chez les personnes réputées charitables et en invoquant des calamités imaginaires, constatées par des écrits officiels ayant tous les caractères de l’authenticité, mais faux. Ces faux mendiants partent en tournée durant quatre ou cinq semaines, logés et nourris par d'occasionnels bienfaiteurs. Ils se constituent ainsi de solides fortunes et se font aussi construire des maisons bourgeoises. Malgré ses efforts, l'administration ne réussit à enrayer ce phénomène qu'à partir du milieu du 19e siècle.
Des maisons de maîtresOn conserve aujourd’hui le souvenir des marchands ambulants et de cette curieuse activité de la Pique dans la présence dans cette commune très rurale d’imposantes maisons de maîtres. On recense environ 35 maisons dites de marchands, dont 13 dans le bourg !Ces maisons sont toutes bâties sur un même modèle. Elles présentent un rez-de-chaussée, deux étages et des combles. Le toit à quatre pentes est couvert de tuiles et porte un épi de faîtage. A l’intérieur, les pièces abritent des cheminées en marbre imposantes. Au centre, prend place un escalier majestueux.