Les Cours, Moulins

Les premiers cours apparaissent en France avec Marie de Médicis. Ils sont voués à la promenade en carrosse, le long d’une allée plantée d’arbres. Le cours de Bercy, planté à Moulins en 1683 constitue l’un des prémices de l’urbanisme du 18e  siècle, visant à l’ouverture de la cité.

De l’enceinte aux cours : le rôle des intendantsÀ partir du milieu du 17e siècle, la plupart des villes françaises perdent leur caractère de ville forte, la défense du territoire étant assurée aux frontières du pays. Moulins, capitale de la généralité du Bourbonnais, amorce aussi une politique de rénovation urbaine, à l’instigation des intendants, représentants du roi dans les provinces. Les remparts sont  progressivement détruits, des portions de murailles sont démolies, les fossés comblés. À partir de 1680, les remparts médiévaux subsistants sont vendus à des particuliers, afin qu’ils y bâtissent leurs nouvelles résidences. L’alignement des façades nouvellement construites se calque alors sur l’emplacement des anciennes courtines. Deux portions de tours médiévales sont néanmoins conservées et intégrées aux nouvelles habitations.

Ce mouvement d’embellissement se confirme au 18e siècle. Les anciens fossés de l’enceinte médiévale se bordent de somptueux hôtels particuliers. A partir de 1690, les intendants choisissent d’embellir l’espace public libéré en y plantant des allées arborées. Les cours ainsi créés portent les noms des intendants qui les ont commandés.

UrbanitéConçus comme des lieux de promenade, les cours accueillent d’autres activités : foires, marchés, fêtes musicales ou foraines. De nombreux cafés s’y installent jusqu’au 20e siècle. Au 21e siècle, les cours sont entièrement réaménagés par l’architecte-urbaniste Bruno Fortier afin d’assurer la valorisation du  paysage urbain, de permettre le stationnement tout en privilégiant l’utilisation du site par les piétons. Les cours accueillent désormais expositions et concerts, conservant leur caractère de lieu d’urbanité.Le site est inscrit à l’Inventaire des Sites pittoresques ou présentant un intérêt architectural, le 25 janvier 1934.