Les constructions en pisé, Billomois

Les matériaux traditionnels de construction sont très variés sur le territoire billomois. En effet, la géologie de plaine alluviale de la Limagne et de montagne met à disposition de nombreux matériaux et techniques de constructions. Les maisons en pisé utilisant la terre locale font partie du paysage de ce territoire et constituent un élément fort de l’identité du Livradois-Forez.

Pourquoi construire en terre ?L’architecture rurale utilisait autrefois les matériaux disponibles sur place pour ériger les constructions : la terre dans les vallées, la pierre sur les hauteurs. Le pisé, technique peu coûteuse qui consiste à compacter la terre dans un coffrage (banchage), a produit une architecture humble mais remarquablement implantée dans le paysage. Par leur volumétrie, la couleur et la texture des murs, les bâtisses en pisé semblent naturellement sorties de terre et se fondent dans l’environnement. Le pisé est employé de façon courante en plaine et Limagne des buttes jusqu’aux reliefs. Sur le territoire, les constructions en pisé se situent principalement du côté de Billom, Glaine-Montaigut et Neuville.

L’architecture en piséC’est traditionnellement au printemps que naissent ces murs, quand la terre possède la bonne teneur en eau. La mise en œuvre nécessite une longue préparation technique, mais aussi une organisation sociale. Il faut en effet de nombreux bras pour extraire la terre en profondeur, casser les mottes, monter les paniers jusqu’au coffrage, puis transformer à coups de pisoir cette terre meuble en de solides murs. Ceux-ci sont ensuite couverts d’un enduit destiné à les protéger et à les rendre imperméables aux intempéries.Cette technique est rarement employée pour l’ensemble d’un bâtiment, elle complète généralement une maçonnerie de moellons ou de pans de bois.Fermes, granges, châteaux, maisons de notables, murs de clôture… au fil des siècles, le pisé s’est adapté aux usages et à l’évolution des besoins. Cette diversité est enrichie par les variations de couleurs et de textures que les conditions géologiques ont apporté à la terre.

Aujourd’hui, les bâtiments en pisé, souvent mal entretenus, fragilisés par la perte de leurs enduits et difficiles à restaurer, ont tendance à disparaître. La construction en pisé a été abandonnée au 20e siècle avec l’arrivée sur le marché de son proche cousin, le béton, et l’industrialisation des matériaux de construction dans les années 1950.Cependant ce procédé connaît aujourd’hui un regain d’intérêt, en raison des qualités économiques et écologiques de ce matériau et de sa mise en œuvre.