Patrimoine industriel du Pays d’art et d’histoireL’activité industrielle s’est manifestée à Mozac et à Saint-Martin-les-Riom, avec d’abord une filature de chanvre, puis une usine de lave émaillée qui a acquis sa renommée grâce aux tables d’orientation et à la fabrication en série des bornes Michelin. Cette technique, mise au point au 19e siècle grâce au comte de Chabrol-Volvic, est encore de nos jours un artisanat d’art typique du territoire.
La ManuSituée à Riom, dans le quartier de la Gare, et fondée en 1883 grâce à Eugène Rouher, ministre de Napoléon III, la manufacture des tabacs est un exemple d’architecture industrielle réhabilitée.En bordure du chemin de fer, sur un terrain cédé par la Ville de Riom à l'Administration des Tabacs, s’élèvent des bâtiments qui reproduisent un plan-type élaboré dans les années 1850 pour les manufactures de Châteauroux et de Nantes. Néanmoins l'ensemble respecte la tradition architecturale locale, avec ses chaînages en pierre de Volvic et ses couvertures en tuiles, sauf pour la maison du directeur qui se distingue par une pierre claire.
La composition architecturaleLe complexe industriel témoigne de la modernité du propos architectural du 19e siècle : en profondeur, deux longs bâtiments parallèles de trois niveaux, aux nombreuses baies régulières, et, en équerre, quatre pavillons indépendants de deux ou trois niveaux, aux baies géminées, et sur l'axe central, l'habitation du directeur, des ateliers, le four et la cheminée en brique. En 1907 sont ajoutés les galeries en métal et verre longeant la voie ferrée puis, de 1932 à 1936, un troisième bâtiment d'exploitation aux voûtes en béton, parallèle aux deux premiers. D’élégantes passerelles métalliques vitrées permettent une circulation intérieure entre les différents bâtiments.
Une nouvelle vieEn 1975, le site est désaffecté et la fabrication du tabac transférée dans une nouvelle usine. Riom-Communauté l’acquiert en 2004, obtient sa protection au titre des Monuments historiques, puis revend les bâtiments à un promoteur immobilier pour accueillir des logements, des locaux commerciaux et des bureaux.La Manu, comme on l’appelle familièrement à Riom, fait aussi partie du patrimoine immatériel de la ville et de la mémoire des habitants.