Le village troglodyte, Perrier

L’Auvergne est riche en patrimoine troglodytique. Dans le val d’Allier, la nature tendre des sols a permis aux hommes d’aménager des villages creusés. Sur le coteau sud de Perrier, dominant la vallée de la Couze Pavin, le village des Roches est habité dès le Moyen-Age.

Un millefeuille géologiqueLe plateau de Perrier est un site complexe, fruit de de quatre millions d’années d’histoire géologique. Il résulte de l’alternance de dépôts fluviaux (sables, graviers) et de coulées volcaniques (laves, ponces), produites par les volcans du Sancy et du Cézallier. La rivière a ensuite creusé sa vallée et mis en relief cet empilement de matériaux peu résistants. La dernière coulée volcanique a aussi charrié des blocs volumineux, donnant naissance à des cheminées de fées.

Un village vertical creusé dans la falaiseA un premier niveau de caves viticoles creusées dans les alluvions se superposent plusieurs zones d’habitat et d’annexes, aménagées dans les tufs. 300 cavités sont recensées, autrefois reliées par un réseau de chemins, d’escaliers et d’échelles, précédées de jardins, d’enclos et de vignes. Bâtie sur une cheminée de fée, la tour de Maurifolet atteste de la mise en défense du site.

Histoire du villageAu 17e siècle, une partie des habitants abandonne la falaise et s’installe en contrebas, pour former peu à peu le village de Perrier. Celui des Roches conserve cependant son importance : à la fin du 19e siècle, une vingtaine de familles vivaient encore dans la falaise. Marie Vidal est la dernière habitante vers 1945. Le site est aujourd’hui protégé par son inscription au titre de la loi de 1930. Peu à peu réhabilité et sécurisé par une association soutenue par les collectivités, il reste soumis à l’érosion et sa fragilité impose une circulation pédestre limitée.

L’habitat troglodytiqueTrois types d’habitations coexistent. La maison troglodyte est constituée d’un volume voûté de 3 à 4 mètres de large creusé dans le tuf. La construction semi-troglodyte comprend une extension en maçonnerie ou en bois. Les habitations maçonnées, appuyées à la falaise, semblent les plus récentes. Certaines cavités conservent des traces de l’occupation humaine : foyer et conduit de cheminée, système d’aération, placards-muraux, encoches pour lampes ou cloisons…