Armoire à quatre battants, Saint-Flour

Édifié au 17e siècle, au pied de la cathédrale Saint-Pierre, le palais épiscopal, qui abrite aujourd’hui la mairie et le musée de la Haute-Auvergne, présente des collections qui témoignent de l’histoire d’un pays de hautes terres. Les salles voûtées primitives du palais servent de cadre aux collections archéologiques, la chapelle privée de l’évêque à la statuaire religieuse du 12e au 19e siècle, la salle capitulaire au trésor de la cathédrale, et les anciens appartements de l’évêque à l’art populaire de Haute-Auvergne et au mobilier, parmi lequel on peut admirer une armoire à quatre battants.

Description de l’interpelléeCe meuble est fabriqué en plusieurs essences de bois : frêne, pin et hêtre. Les quatre solides montants aux angles du meuble sont réalisés en frêne, ainsi que les quatre battants. Ils sont installés sur des gonds et sont équipés de poignées en fer forgé et chacun d’une serrure - mais seules celles de droite sont fonctionnelles, les autres n’étant que de la décoration. En effet, les battants de gauche sont maintenus fermés par des crochets intérieurs. Par ses moulures et ses ferronneries, ce meuble se rattache au style Louis XIII.

Papiers s’il vous plaît !On possède de précieuses informations sur l’origine de ce meuble.  On peut en effet lire sur la partie supérieure de l’armoire, en façade, l’inscription gravée : “G. PLANCHE Me CHARPANTIER : D’USSEL : 1679”. C’est d’ailleurs sur place, dans le village d’Ussel, que ce meuble a été acquis. En outre, deux billets de dévotion (achetés chez Me Jean Girou) ont été collés et superposés à l’intérieur de la porte inférieure droite. On peut lire sur l’un d’entre eux : “IHS. /BILLET/POUR LE ROSAIRE PERPETUEL ESTABLY AU CO/[UVEN]T DES FRERES PRESCHEURS DE S. FLOUR.”

“Bien connu de nos services”On sait ainsi que cette armoire a été fabriquée par un charpentier d’Ussel en Planèze, G. Planche, pour son usage personnel. C’est le meuble le plus ancien daté qui soit conservé dans une collection publique du Massif central. Elle fut une pièce maîtresse de l’exposition Fabriquer le meuble régional, présentée en 1990-1991 au Musée national des Arts et Traditions Populaires à Paris.