Chibottes et constructions en pierre sèche du Velay

Les « chibottes » ou « tsabottes » sont des cabanes de pierres sèches, bâties par les paysans avec les pierres issues de l’épierrage des lopins de terre qu’ils cultivaient à proximité et sont emblématiques du patrimoine vernaculaire.
Construites pour la plupart aux 18^e et 19^e siècles, elles servaient d’abris temporaires lors des travaux des champs ou la garde des troupeaux.

La pierre sèche, caractéristique du Velay
Les cabanes, murets et amoncellements de pierres qui parsèment la campagne vellave, témoignent du patient travail d’épierrement réalisé au fil des siècles par les paysans pour gagner des surfaces cultivables : pour labourer, ils enlevaient les pierres de leurs terres et s’en servaient pour construire des murets de clôture (les « clapas ») et des cabanes (les « chibottes »). Sur les coteaux pentus, les murets soutiennent des « chambées », terrasses cultivées en vergers ou vignes.
On trouve plus d’une soixantaine de chibottes dans la haute vallée du Dolaizon et plus d’une trentaine sur le parcours des Chibottes sur la commune de Vals-près-le-Puy, où leur présence est liée à l’aménagement de vignes en terrasses entre le milieu du 18^e siècle et le début du 19^e siècle.
On trouve des constructions similaires dans d’autres régions, mais elles sont appelées différemment : bories, capitelles, cadolles, caselles ou encore orris.

Techniques de construction des chibottes
Comme les murets, les chibottes sont édifiées en pierres volcaniques (brêche basaltique ou, plus rarement, ponce volcanique), généralement non taillées et assemblées sans ciment ni mortier : chaque pierre est soigneusement calée contre ses voisines et les vides sont comblés par des pierres plus petites pour assurer la solidité et l’étanchéité de l’ensemble. La chibotte, de plan centré, circulaire, semi-circulaire ou carré, est une construction à « double peau » : un parement intérieur, constitué de dalles assez larges et peu épaisses, et couvert d’une coupole ; une enveloppe extérieure, employant de gros blocs à la base, puis des pierres de moins en moins grosses à mesure que l’on se rapproche du sommet et de la couverture qui épouse la voûte intérieure. L’encadrement rectangulaire de l’entrée, plus soigné, est réalisé en pierres taillées.

Plusieurs associations œuvrent aujourd’hui pour la conservation et la transmission de ce savoir-faire ancestral, élément essentiel pour la préservation du paysage vellave.