Le château de Miolans

Adossée au massif des Bauges, dominant la Combe de Savoie depuis un éperon rocheux, cette spectaculaire forteresse est un exemple abouti de l’architecture défensive de la fin du Moyen Age. Elle appartenait alors aux puissants seigneurs de Miolans. Ses hautes murailles abritèrent par la suite l’une des prisons les plus redoutées des États de Savoie.

Une position stratégique Le château fort de Miolans est implanté depuis le 11e siècle au cœur de la Combe de Savoie. Il occupe une position stratégique au débouché de la Maurienne, principale voie de traversée des Alpes au Moyen Age de la France vers la péninsule italienne. La proximité de la frontière avec la France en fait une pièce maîtresse dans l’organisation défensive d’une zone de passages.

Des défenses concentrées du côté de la montagneLe château, protégé au Sud par une falaise d’environ 200 mètres, a reporté ses différents organes de défense au Nord, le long de la rampe d’accès intérieure : fossés, pont-levis, herses et lourdes portes, souterrains de défense, archères et canonnières s’échelonnent depuis le châtelet d’entrée jusqu’au pied de la tour maîtresse à l’entrée de la haute cour.Le confort du château progressa parallèlement à l’ascension des seigneurs de Miolans, puissants vassaux de la Maison de Savoie. À la fin du Moyen Age, les lieux offraient profusion de cheminées sculptées, de fenêtres à meneaux d’escaliers à vis, de croisées à coussièges et de linteaux armoriés.

« La Bastille savoyarde »Faute de descendants mâles, le château passe au 16e siècle entre les mains du duc de Savoie. Les progrès de l’artillerie de siège ayant entre-temps rendu ses défenses obsolètes, on le transforma en une prison, qui accueillit des prisonniers politiques ou religieux. Le prisonnier le plus illustre est un écrivain célèbre, le marquis de Sade, en 1773. Il fut l’un des rares captifs à réussir son évasion. 

Après une longue période d’abandon au 19e siècle, le château est acheté en 1869 par Eugène Guitter, préfet de Savoie. Depuis, le château est toujours dans la même famille. Classé Monument historique en 1944, il est aujourd’hui ouvert au public pour la partie de la haute cour, dans laquelle un jardin d’inspiration médiévale a été aménagé.